Après trois présentations, je suis maintenant en mesure de tirer quelques conclusions de cette expérience.
Trouver une salle est beaucoup moins compliqué que prévu
Si vous voulez essayer de faire la même chose, renseignez vous dans les villes proches de chez vous. Quand il existe un espace « multimédia », une salle informatisée gérée par la commune, allez y faire un tour. Vous tomberez très probablement sur un animateur passionné qui sera ravi d’accueillir un intervenant extérieur, surtout si il s’agit d’apporter des compétences techniques accessibles au grand publique.
Promouvoir l’événement est plus délicat
En ce qui me concerne, je me suis contenté de laisser faire les animateurs de ces différents espaces. En général, seul les « clients » habituels des lieux ont eu l’information. J’aurai ainsi formé 3 personnes lors de ma première présentation, 3 lors de la seconde, et 6 lors de la troisième, soit 12 personnes au total. Sur ces 12 personnes, je considère que seulement une ou deux n’a pas « accroché ». Soit parce que le niveau technique était encore trop élevé, soit parce qu’elles n’étaient tout simplement pas intéressées.
La bonne nouvelle : Les gens sont finalement pas si cons !
Quand on voit qu’il y a encore presque 50% des gens qui ont voté pour Sarkozy (je compte faire rapidement un billet la dessus) on pouvait logiquement se poser la question. Mais non, la bonne nouvelle donc, c’est que lorsque on prend le temps d’expliquer tranquillement les choses, les gens « normaux » (moyenne d’age entre 40 et 60 ans, milieu sociaux divers etc) comprennent. Et ils comprennent même plutôt vite. Toutes les questions posées étaient intelligentes et judicieuses, m’obligeant régulièrement à aller beaucoup plus loin sur le sujet que ce que j’avais initialement prévu.
La mauvaise nouvelle : culture initiale = 0
Nous sommes en 2012, l’informatique est partout depuis de très nombreuses années. Pourtant, pour 99% des « gens normaux », l’ordinateur est encore un truc totalement mystérieux. Une sorte d’artefact magique qu’il faut approcher prudemment car on ne peut jamais savoir ce qu’il pourrait en sortir. Je parle ici d’un vrai sentiment de danger. L’une des personne présente, était persuadée qu’il suffisait de connaître le numéro de téléphone de quelqu’un pour prendre le contrôle de son ordinateur (je ne suis même pas certain d’avoir réussit à la persuader du contraire). Même lorsque ces personnes sont suffisamment curieuses pour utiliser l’outil, on sens bien chez la plupart d’entre elle un sentiment d’insécurité. Ce sentiment est il provoqué par leur niveau de maîtrise trop limité ?
Les sujets faciles à enseigner, et les autres…
Globalement, je n’ai eu aucun soucis à expliquer les notions suivantes : Ip publique, Ip privée, serveur DNS, proxy, chiffrement. Tout cela peut s’expliquer en deux heures. En revanche, j’ai systématiquement du faire l’impasse sur la notion de « port de communication ». Soit par manque de temps, soit parce que je sentais mon auditoire qui décrochait. Après, tout dépend aussi du publique. Si j’avais eu affaire à des ados désireux de faire du P2P chiffré et nécessitant des redirections au niveau du routeur ADSL, Cette notion aurait eu plus de succès 😉
Conclusion
J’aurai bien sur aimé pouvoir toucher plus de gens. Mais la dizaine de personnes qui ont vraiment suivi ce que je racontai en ont réellement profité. J’ai reçu beaucoup de remerciements et de questions du type « Et la prochaine présentation c’est quand ? » Pour le moment je ne sais pas. Entre les install-party linux, les cours de Japonais, les jeux vidéos (je viens de découvrir le premier Risen et je le recommande TRES vivement), le boulot et tout le reste… Il faut que je réfléchisse à la suite. Pour le moment je n’ai plus rien de prévu, mais je continuerai forcément, après avoir pris un peu de repos 🙂
En tous cas, merci pour ce retour d’expérience.
Quant au manque de culture informatique de ton public, faut-il s’en étonner sachant qu’i-elles
ont été biberonné-e-s avec MS, et qu’il faut donc une certaine dose d’intérêt pour débloquer du temps libre pour la chose,…ce qu’i-elles ont fait !
…et bon repos 😉