Quatre !?
Si vous n’avez jamais entendu parler de cette série, c’est probablement parce que le 1 et le 2 ne sont jamais sorti en Europe. Le trois est bien sorti, mais « à moitié » seulement (jeu censuré et amputé de tout ce qui semblait trop « japonais » pour un publique étranger). Le quatrième opus en revanche nous arrive complet. Pour ceux qui, comme moi, n’ont pas joué aux trois précédents, pas de panique. Le jeu propose des vidéos (presque une heure et quart de vidés au total), qui résument ce qui s’est passé dans les épisodes précédents. Les visionner permet surtout de découvrir la complexité et la profondeur des scénarios de la série. On comprend que rien n’est laissé au hasard, que n’est jamais blanc ou noir dans le monde des yakuza.
C’est quel genre ?
Je n’ai joué que très peu de temps à GTA, mais j’ai l’impression que c’est à lui que Yakuza 4 ressemble le plus. En résumé, une vue externe, type Tomb Raider. (Il est aussi parfois nécessaire de se mettre en mode vue à la première personne pour explorer son environnement). Et une totale liberté de mouvement…
A ce sujet, le terrain de jeu est un quartier fictif de Tokyo (Kamurocho). Si il ne semble à première vue pas très grand, on découvre rapidement qu’il faut aussi prendre en compte les parties souterraines de la ville. Centre commerciaux, parkings, égouts… Tous ces lieux ont leur propre faune et leurs propres secrets. Et puis ils y a aussi les toits ! Toits sur lesquelles on fait parfois de drôles de rencontres, et qui sont nombreux à être reliés d’une façon ou d’une autre, ce qui permet de parcourir la ville sur plusieurs niveaux.
En fait, plus je joue et plus j’ai l’impression qu’il y a plus de choses à faire, et plus de gens à rencontrer dans Kamurocho que dans toute la galaxie d’un Mass Effect par exemple.
C’est quoi le but ?
Le but ? LES buts ! Les centaines de buts ! Certes, les RPG ou on trouve des dizaines de quêtes annexes, toute construites sur le même modèle (tuer un monstre ou apporter un paquet), c’est pas ce qui manque. Mais alors un jeu comme Yakuza 4, ou toutes les quêtes annexes ont un véritable scénario, et dont la résolution peut avoir un véritable impact sur la quête principale, on en trouve déjà beaucoup moins. Je crois que c’est le plus gros point fort de ce jeu. Impossible de s’ennuyer une seule seconde. En fait, après plus de 30 heures de jeu, j’ai toujours l’impression d’être débordé de trucs à faire. Je ne dois pas avoir fait la moitié du jeu…
Imaginons que vous veniez de remplir une mission quelconque. La on se dit qu’on va pouvoir faire une petite pause. Aller se détendre dans une salle de jeu sur une borne d’arcade, une petite partie de ping pong, un golf, un karaoké ou ce genre de choses. Ou même, pourquoi pas aller se rincer l’oeil dans Pink Street (la rue « chaude » du quartier).
En réalité bien sur, rien ne vous empêchera de faire tout ça. (Les « méchants » sauront vous attendre sagement). Mais sachez qu’a peine sorti de bâtiment ou on a réglé le problème précédent, on peut être à peu près sur que dans les trente secondes qui vont suivre : Le téléphone sonnera pour pour lancer dans de nouvelles aventures, une personne vous abordera la rue pour vous demander de l’aide, ou une conversation que vous surprendrez au coin d’une rue vous donnera de nouvelles informations que vous aurez hâte d’exploiter. Heureusement que la plupart des quêtes secondaires sont listés (mais pas toutes !).
Ok mais concrètement ? On joue un Yakuza ?
Oui et non. En fait on prend successivement le contrôle de plusieurs personnages. D’abord un prêteur sur gage d’un genre un peu particulier, qui est aussi le patron d’un bar à hôtesse. Ensuite un Yakuza, condamné à mort qui va apprendre après 25 ans de détention que les circonstances des meurtres dont il s’est rendu coupable sont bien plus « louches » que ce qu’il croyait. Il apprendra aussi que sa sœur à disparu. Quelques jours avant son exécution, il parviendra à s’enfuir et reviens bien décidé à comprendre ce qui s’est exactement passé 25 ans auparavant. Vient le tour d’un jeune policier dont le père adoptif enquêtait précisément sur cette affaire, avant d’être retrouvé noyé dans d’étranges circonstances. Enfin, on pourra jouer le rôle du Yakuza que le joueur incarnait dans les 3 premiers épisodes de la série.
Chaque personnage est hyper charismatique. J’ignore comment les concepteurs du jeu ont réussit cet exploit, mais je trouve qu’il est vraiment très facile de se mettre dans la peau de ces personnages. A chaque fois j’ai été triste de « perdre » le contrôle du précédent, mais je découvrais avec bonheur que j’aimai tout autan jouer dans la peau du nouveau. Un jeu de rôle qui nous en fait jouer plusieurs et ou on y prend à chaque fois plaisir ? Une perle rare, c’est évident. Vous vous en doutez, les actions de ces quatre personnages vont les amener à se rencontrer… Ils pourront alors partager leur équipement etc.
Justement à propos de l’équipement…
Les armes et protections sont légions, mais pas seulement. Je ne sais pas combien de centaines d’objets il y a dans ce jeu, mais c’est vraiment très impressionnant. Le moindre restaurant propose des dizaines de plat différents. Les supérettes proposent elles aussi tout et n’importe quoi. Besoin d’une pile ? D’une bouteille d’huile ? D’une ventouse ou d’un cintre ? Pas de soucis. Et je ne parle même pas des magasins de vêtement, ou il est possible d’acheter à peu près n’importe quoi. Montre, collier, parfum… Des robes et des costumes à ne plus savoir qu’en faire… Et bien sur les accessoires « qui vont bien » pour les filles (oreilles de chat, costume de maid ou d’écolière et autre joyeuseté).
Alors vous allez me demander, a quoi ca sert tout ça ? Facile. Concernant les armes il est possible de les bricoler, et c’est la que n’importe quel ingrédient peut intervenir. Un peu de poivre, un vaporisateur, et vous imaginez le résultat. Un briquet trafiqué, un peu d’essence, et la aussi je n’ai pas besoin de vous faire de dessin. Concernant les robes et accessoires pour fille, vous pouvez les offrir à la demoiselle de votre choix. Si elle vous apprécie déjà suffisamment, il est parfaitement possible qu’elle porte la tenue en question lors de votre prochaine rencontre…
Les RPG consoles, c’est chiant, faut toujours faire du leveling…
Pour certains, c’est pas faux. Il y a même un Final Fantasy que je n’ai pas finit à cause de cela. Mais ce n’est pas le cas dans Yakuza 4, et cela grâce à quelques trouvailles vraiment sympathiques. Par exemple, en cas de combat contre un boss un peu délicat, le jeu vous demandera au bout de 2 ou 3 tentatives infructueuse si vous souhaitez temporairement baisser le niveau de difficulté. Je dois avouer y avoir eu recours à deux reprises pour le moment, et je n’ai vu aucun effet négatif par la suite. (Juste mon amour propre qui en a pris pour son grade). Un autre exemple, la gestion de la vie. Pour regagner des points de vie, l’idéal est de se mettre à la table d’un restaurant, tout simplement. Manger tranquillement redonne de la vie, et des points d’XP. Mais si vous n’avez plus les moyens de vous offrir à manger, pas de soucis. Il est toujours possible de regagner gratuitement de la vie dans sa planque en patientant quelques secondes. Cela ne vous donnera aucun point d’XP mais vous permettra de repartir en pleine santé. Vous ne pourrez donc jamais être bloqué dans ce jeu.
Ok pour les quêtes, mais niveau combat c’est comment ?
Tout simplement Jouissif. Il est souvent possible d’éviter les mauvaises rencontres (en marchant tranquillement plutôt qu’en courant, en repérant les types un peu louches et en changeant de rue etc). Mais pourquoi se priver du plaisir de filer une bonne raclée a quelques voyous ? Et elle sera sévère, très sévère. Au fur et a mesure, chaque personnage peut débloquer des « super attaques », tout plus violentes les unes que les autres. Ces attaques dépendent de l’environnement. Un poteau ? Il peut être utilisé pour briser la colonne de l’adversaire. Un mur ? Écraser lui la tête dessus. Mais il est aussi possible d’attraper tout ce qui traine par terre. Poubelles, vélos, bouteilles, bâtons etc. La aussi, vous pourrez utiliser tout cela « normalement », (en les utilisant pour frapper vos adversaires ou en leur balançant à la figure). Mais vous pourrez aussi les utiliser pour déclencher des « attaques ultimes » toutes dépendantes de l’objet que vous aurez en main.
C’est vraiment si violent ?
Heu… Oui quand même. Le jeu est classé 18+, et ce n’est pas pour rien. Certaines scènes sont quand même un poil rude (couteau dans l’œil…). Sans parler des combats donc, ou on casse des bras et des jambes, et ou on explose la tête des bad boys à coups de pieds. (Ce qui provoque parfois de très jolis gerbes de sang bien rouge, tout comme le fait de voir au ralenti leur tête s’écraser contre le bitume).
Sexuellement en revanche, pas de soucis jusqu’à présent (je verrai si il faut éditer plus tard…) Tout reste très soft. Au japon, on regarde, on ne touche pas 😉 Et des jeux comme Mass effect ou Dragon Age Origin vont plus loin…
Et la réalisation ? Musique, graphisme ?
L’ambiance sonore est parfaite, on s’y croirait. Exclamations des gens, musiques qui sortent des magasins, doublages… Tout est irréprochable. Pour vous donner un exemple, il est possible d’aller faire du karaoké en duo (ce qui se traduit pas des mini-game ou il faut appuyer sur les bonnes touches en rythmes). Et bien les chansons en duo ont étés enregistrés en plusieurs exemplaires (pour que toutes les filles n’aient pas la même voix). Balaise non ? Le thème principal du jeu est aussi une vrai merveille, écoutez plutôt…
Coté graphisme, rien à dire. Il m’est arrivé de regretter que la résolution (probablement du 720p) ne soit pas plus importante mais… Non vraiment, c’est très bien réalisé. Certaines séquences (les « révélations ») sont des vraies œuvres d’art, drôles et inventives. Bref, un jeu aussi agréable pour les yeux que pour les oreilles. Si vous voulez voir a quoi ca ressemble, google vous le montrera.
La jouabilité est excellente (combats, mini-games etc). Seul tout petit reproche, le fait de courir « droit » en conservant la caméra dans le bon sens demande quelques instants de pratique. La caméra a en effet curieusement tendance à « tourner » comme si elle voulait voir le personnage de coté, alors que le joueur veut évidement pouvoir regarder ou il court. Mais c’est juste un petit coup de main à prendre avec le pad. Une fois que c’est fait, on contrôle parfaitement les choses.
Conclusion
Yakuza 4, c’est le genre de jeu qu’on hésiterai à acheter en plusieurs exemplaires, juste pour être sur que le cinquième volet sorte bien dans nos contrées. Le genre de jeu ou, quand on est en train de jouer et qu’on commence à avoir envie de pisser, et bien on se retient. Le genre de jeu qui justifie à lui tout seul l’achat de la console. Bref, Yakuza 4 c’est LE jeu sur ps3.
Si je devais absolument lui trouver un défaut, je dirai qu’a la différence des combats contre les boss ou les entraîneurs qui demandent un peu de doigté, les rencontres « basiques » qui peuvent se produire à chaque coin de rue sont, au niveau normal, tellement faciles qu’il est rare de se faire frapper une seule fois. Je verrai ce que cela donne plus tard avec un niveau de difficulté plus élevé…
Est ce que ce jeu plaira à tout le monde ? Je suppose que non. Mais si vous aimez les RPG. Si vous aimez le japon, et si vous pouvez lire l’anglais sans soucis, (et j’ose espérer qu’en France, la majorité des joueurs adultes savent parler anglais…), alors foncez. Testez ce jeu. Et n’oubliez pas de l’achetez si vous y passer comme moi des dizaines d’heures sans pouvoir décrocher.
Note finale : 19/20