Il y a (vraiment) beaucoup de jeux vidéos qui se ressemblent. Surtout si comme moi ça fait plus de 40 ans que vous jouez ! Souvent il suffit de jouer 5 minutes sur un jeu et on peut déjà en citer 10 autres similaires. On connaît déjà les mécaniques du gameplay par cœur, et seul le scénario peut parfois réussir à nous surprendre.
J’ai donc trouvé que c’était une bonne idée de mettre l’accent sur des jeux un peu différent. Des jeux qui sont « à première vue comme d’autre… Mais en fait non !!! ». Malheureusement, aucun n’est compatible nativement avec Linux. Mais tous sont indiqués comme étant plus ou moins jouables sur Steam Deck, et il doit donc être possible de les lancer à coup d’émulateur pour les plus libristes d’entre vous 😉
- Terraformers (un faux 4x)
- Against the storm (un faux city builder)
- Citizen Sleeper (un curieux mélange)
- Colony Ship (un
fauxVRAI RPG !)
Terraformer
Les 4x, tout le monde connaît. On développe sa petite civilisation, on gère ses villes, on progresse dans un arbre technologique… Puis on tombe sur des groupes adverses, et pour gagner il faut soit être plus rapide qu’eux à atteindre un objectif, soit… leur péter la tronche.
Dans Terraformer, le but et de se développer sur Mars. (La terraformation est un des objectifs possibles, mais il y en a beaucoup d’autres à choisir en début de partie). Donc oui, on construit des villes, (Le positionnement de chaque bâtiment est très important), on explore, on utilise les ressources découvertes pour continuer à s’étendre… Mais il y a personne d’autre sur Mars !
Dans ce jeu, l’ennemi est le temps ou plus exactement le niveau de support des colons. Car si au départ ils se contenteront de très peu, leur attentes évolueront progressivement et ils demanderont toujours plus de confort. Le principe est simple : Si ce niveau de support deviens négatif, on à perdu.
En haut à gauche, j’ai 293 points de support. Mais au tour prochain, j’aurais du en perdre 329 ! Heureusement, le jeu est terminé, mes objectifs sont atteints (icône de fin de tour vert en bas à droite): j’ai gagné !
Le jeu est en tour par tour avec des mécaniques très simples et des possibilités d’actions très limités au départ. A chaque tour, on choisi une ou plusieurs cartes qui correspondent à des constructions possibles, puis on réalise une action (explorer une nouvelle zone par exemple). On peut aussi jouer les cartes que l’on a en main (construire des bâtiments) à conditions d’avoir les ressources nécessaires, et c’est à peu près tout ce qu’il y a à savoir. Un exemple parfait de jeu facile à comprendre, mais passionnant sur le long terme tant les possibilités deviennent nombreuses au final.
Nous sommes donc en mode tour par tour, sans véritables adversaires, avec la possibilité de choisir son objectif et son niveau de difficulté parmi une dizaine. (L’avant dernier s’appelle « impossible », et j’ai quand même réussi :p ). Un jeu qui donne une impression de calme et de tranquillité, auquel on joue pour se détendre mais qui fait chauffer les neurones quand même.
Ici chacune des voies correspond à un objectif différent.
J’ajoute que, de mémoire, le didacticiel est utile et plutôt bien fait, et que les parties ne sont pas si longues que ça (environ trois heures je dirais, ce qui est plutôt court pour ce genre de jeu !). Alors pourquoi ne pas tester ?
Against the storm
Le monde est envahi par la noirceur. A chaque cycle, les cataclysmes se répètent, et détruisent tout ce qui à été battit. Seule la citée de la reine, ou brûle la flamme éternelle, est protégée contre les ténèbres. Vous êtes un émissaire de la reine. Et entre chaque cycle, vous allez devoir faire progresser de petites colonies jusqu’à atteindre l’un des anciens sceaux brisés, puis tenter de le reforger pour lutter contre l’obscurité.
Voila pour le background. Voyons le gameplay maintenant. Ce jeu se déroule en temps réel avec une pause active. Tout commence par deux ou trois tutoriels. NE PASSEZ PAS A COTE. Ils ont beau être bien fait, ils ne seront pas suffisant et il ne faudra jamais hésiter à aller consulter l’encyclopédie du jeu pour en apprendre d’avantage, par exemple sur les points faibles et points fort de chaque races.
Le départ d’une nouvelle colonie. Je vais déjà découvrir les deux petites clairières à droite…
Ce jeu est tellement riche qu’il me semble impossible à résumer. Mais bien sur, je vais essayer quand même 🙂 En bas on observe deux jauges, une bleue et une rouge. La bleue se remplira à chaque objectif de mission accompli. La rouge elle se remplit lentement et en permanence. C’est la jauge d’impatience de la reine. Si elle arrive au bout, vous avez échoué. Le contrôle de cette colonie vous sera retiré, et vous n’aurez pas ou peu de récompenses. (Mais rien ne vous empêchera de recommencer). Ce jeu est en fait un mélange de city builder et de rogue like, car les cartes, les bâtiments que l’on peut choisir et construire, les races etc, tout est plus ou moins aléatoire et c’est au joueur de trouver la meilleur façon de procéder avec ce qu’il a. La bonne nouvelle c’est que les développeurs assurent qu’il y a toujours une façon de s’en sortir. Et après plusieurs jours de jeux quasiment non stop, je dirais que rien ne semble indiquer le contraire.
A chaque fois que vous remplissez un peu la jauge bleue, cela fait baisser la rouge d’autant. (et croyez moi, c’est important !). Voyons donc plus précisément comment remplir cette fameuse jauge bleue:
- Remplir des missions pour la reine
Des missions aléatoires sont proposés, à vous de bien choisir celles qui vous semblent atteignables. Cela peut vraiment être n’importe quoi, comme construire un type de bâtiment spécifique, atteindre un certain niveau de population, fournir un certain type de ressources etc.
- Offrir des trouvailles
En coupant les arbres, on découvre les clairières, plus ou moins grandes, plus ou moins dangereuses, et plus ou moins remplies de ressources à exploiter. On y trouve aussi des sortes de coffres. Allez vous les ouvrir et profitez de leur contenu (ressources, plans de constructions et autre bonus…) ou plutôt choisir d’en offrir le contenu à la reine, ce qui diminuera son impatience.
- Qu’une ou plusieurs races se sentent vraiment bien dans votre colonie
Si, dans les premiers niveaux de difficultés, il est possible de gagner en accomplissant simplement les missions proposées, ce n’est plus du tout le cas quand les choses deviennent un peu sérieuse. Et votre colonie devra donc forcément offrir tout le confort nécessaire pour que tout le monde s’y sente bien (chaque race ayant bien sur des attentes particulières : Plats préparés spécifiques, accès à l’éducation, aux loisirs, au luxe, à la religion, à un habitat adapté etc.)
Vous devez déjà réaliser que ce jeu est plutôt complet. Sauf que je n’ai pas parlé des trois types d’eau de pluie et de leur utilisation dans les moteurs des bâtiments, ni de la calamine. Ou des excroissances qui viennent terroriser vos colons durant la tempête et qu’il faut brûler le plus rapidement possible. Je n’ai pas non plus parlé des négociants, des routes commerciales avec les autres colonies. Je n’ai pas parlé de l’agriculture, des outils, des foyers, et encore moins des menaces et des sceaux.
Je n’ai pas parlé de l’expérience octroyée au fur et à mesure et permettant de débloquer de nombreuses choses en ville, y compris de nouveaux modes de jeu. Je n’ai même pas parlé de la carte du monde qui change à chaque cycle.
Ma petite caravane, en route pour un sceau de bronze ou d’argent, je ne sais plus.
Parce que ce jeu est tellement riche, qu’après 4 ou 5 parties, et alors que vous pensiez commencer à comprendre le système, le jeu débloque de nouveaux tutoriels ! Oui, vous avez bien lu. De nouveaux tutoriels qui ne peuvent être joués que quand vous avez au moins atteint le niveau 6. Parce que les développeurs estiment qu’avant, vous n’êtes pas encore prêts à rajouter de la complexité au jeu (et je peut pas vraiment leur donner tord !).
Ce que je peux vous dire, c’est que j’ai donc joué à ce jeu, en me reposant à peine, pendant une semaine de vacances quasi complète, et que je n’ai absolument pas vu le temps passer. Ici ce n’est pas les tours que l’on enchaîne sans pouvoir s’arrêter (comme à Terraformer… Allez, un dernier…), ce sont les parties ! Enfin les colonies. Comptez deux heures pour remplir soit la barre bleue, soit la barre rouge. Mais dans tous les cas, que vous ayez gagné ou non, que vous ayez débloqué de nouveaux bonus ou pas, vous n’aurez sûrement qu’une envie : C’est d’y retourner !
Citizen Sleeper
Ce jeu à pour moi beaucoup d’avantage. D’abord, il est assez court. En une journée, vous devriez en faire le tour. Ensuite l’ambiance…
Pour une raison inconnue, l’humain que vous étiez à choisi de vendre sa conscience, ou au moins une copie. Probablement partielle d’ailleurs. Que fait il à présent ? Aucune idée, car vous jouez justement cette copie. Copie qui à été transférée dans le cerveau électronique d’une espèce d’android. (3 types sont disponibles au choix au lancement de la partie).
Mon netrunner à la fin du jeu : Deux compétences à +1, et deux à +2
Mais ce corps (et donc vous même à présent) appartenez à une méga corpo. Las de jouer les esclaves et malgré les nombreux risques, vous avez réussi à fuir en vous dissimulant dans un caisson à bord d’un vaisseau spatial. Le jeu commence alors que ce vaisseau s’arrime à une vielle station spatiale délabrée à moitié en ruine et perdue dans l’espace lointain. Allez vous réussir à survivre sans les injections régulières nécessaires au maintient en bonne condition de ce corps et de ce cerveau artificiel ? Car si il y a bien une chose qui existe toujours dans plusieurs centaines d’années, c’est bien le concept d’obsolescence programmée, si pratique quand cela permet de s’assurer que personne ne pourra profiter d’un bien sans passer à la caisse régulièrement. Ou carrément empêcher ce bien de s’enfuir de sa propre volontés…
Le plan d’une section de la station. Chaque icône représente une action possible.
Le gameplay est aussi très particulier. Au début de chaque journée, et en fonction de notre état de santé, on tire un certain nombre de dés. Chaque résultat, de 1 à 6, permet de réaliser une action. A nous de choisir à quelle action attribuer quel dé. (Une fois le dé utilisé, il ne le sera plus de la journée). Plus le résultat final (Il reste une partie aléatoire et des modificateurs sont appliqués en fonction de nos compétences) est élevé, plus l’action sera réussie. Un 6 sera toujours une réussite parfaite. Attention, certaines actions sont risquées et, en cas d’échecs, vous feront perdre de l’énergie (il faut manger pour en récupérer) ou de la santé (plus difficile à récupérer…). Autant donc attribuer vos résultats les plus forts aux actions les plus risquées, voir tout simplement renoncer et attendre la journée suivante en espérant un meilleur tirage.
Ici le jeu attend que l’on glisse un de nos dés (en haut) vers la case de l’action.
Cette action par exemple (travailler pour une communauté qui, en échange, fourni un repas) est une action « sur ». Encore mieux, grâce au développement d’une compétence spécifique, je peux prévoir quel sera le résultat d’une réussite ou d’un échec. Et dans ce cas de figure, cela ne changera rien, alors autant utiliser le 1 que j’ai tiré (avant dernier dé).
Ce gameplay est à l’image du scénario: original et plutôt simple mais plaisant. La traduction française est de bonne facture et vous pourrez donc facilement plonger dans ce espèce de mélange entre mini roman de SF et jeu d’aventure/exploration. Il semble qu’il existe plusieurs fins possibles. La mienne en tout cas m’a plus, et je ne pense pas relancer le jeu pour en trouver d’autres.
A tester pour les fans de SF !
Colony Ship
Ce dernier avis sera l’exception par rapport à ce que je disais en introduction : Ici, aucune surprise dans le gameplay. Mais Colony Ship fait remonter des vieux souvenirs de « vrais » RPG. Je pense à Fallout 1 et 2 par exemple.
Entendons nous bien, je n’ai rien contre les FPS modernes avec quelques stats en plus pour nous faire croire que nos décisions ont un quelconque impact. Mais ce ne sont pas des vrais jeux de rôles comme Baldur’s gates 3 par exemple. Et bien Colony Ship est donc aussi un « vrai RPG ». Malheureusement, il n’a pas eu le même budget que BG3. Oubliez la traduction française, c’est anglais ou rien. Les options sont limitées (hé les devs, pensez un peu aux vieux comme nous svp ! mettez au moins la possibilité de grossir la police svp !) les graphismes sont un peu datés… Mais rien qui n’empêche de profiter du jeu.
Vous vivez dans un vieux vaisseau délabré ou des containers ont étés transformés en lieu de vie
Car ici c’est le scénario et les rebondissements qui font tout l’intérêt du titre. Contrairement aux trois jeux précédent, je ne suis encore qu’au tout début de celui ci, donc je vais moins pouvoir en parler. Mais après une grosse journée dessus (ou plus précisément sur la démo), je peux quand même vous dire qu’il mérite largement le détour.
Compétences à gauche puis caractéristiques et valeurs dérivées, et enfin avantages et réputations
Si je n’ai rien à reprocher au scénario, le gameplay nécessiterai je pense encore un petit polissage, et pour plusieurs raisons :
- La nécessité de bien construire son personnage au départ
J’ai choisi un pré-tiré, très légèrement modifié. Et bien m’en a pris. Car il faut savoir qu’un 10 (le maximum) dans une des caractéristiques débloque des possibilités spécifiques. Par exemple, seul un leader avec 10 en charisme pourra avoir 3 personnes qui l’accompagnent. Si vous n’avez que 9, vous devrez vous contentez de 2 compagnons. Ennuyeux non ?
- La nécessité de bien faire évoluer le personnage
Comme les combats sont difficiles (il existe un mode de jeu facile, mais quel intérêt ?), mieux vaut optimiser correctement ses personnages. Chacun doit avoir un rôle précis et le développer à fond.
- La nécessité d’avoir une équipe complémentaire (ou de savoir tout faire ?)
La plupart des compétences sont vraiment utiles. Vous devez absolument avoir un ou une spécialiste de l’informatique, de l’électronique et du crochetage. Un médecin semble aussi quasiment indispensable, et une personne furtive pourrait aussi s’avérer utile. Enfin, pour augmenter vos récompenses ou éviter des combats inutiles, les compétences persuasion, connaissance de la rue et imitations vous seront d’un grand recours. Bref, il faut savoir tout faire. Seul le vol à la tire me semble, pour le moment, moins important que le reste. (Et puis, c’est pas beau de voler :p )
- Des combats un peu trop aléatoires
Non seulement les dégâts sont très variables car ils dépendent du jet « pour toucher », mais les « conditions » peuvent pourrir un combat dès le premier round. Je m’explique… Supposons que votre personnage à 75% de chance de toucher. Cela signifie en réalité qu’il à … Disons peut être 60% de chance de toucher vraiment, 15% (entre 60 et 75) de ne faire qu’érafler la cible et de faire un montant de dégâts ridicule, et 25% de totalement rater son attaque. Or au début, ce n’est pas 75% de chance que vous avez de toucher, mais parfois beaucoup moins…
De plus, si un adversaire parvient lui à vous toucher vraiment il est fréquent qu’il vous applique une condition négative. Une fois cette condition appliquée à votre personnage, vos adversaires auront plus de chance de vous toucher alors que vous au contraire allez avoir encore plus de mal à les atteindre ! Bref, on passe pas mal de temps à recharger sa partie dans ce jeu, non pas pour faire des choix différents mais toujours parce qu’un combat à très mal commencé… Ou s’est très mal terminé.
Mais est ce que ça doit vous empêcher de tester ce jeu ? Bien sur que non ! Surtout qu’une démo gratuite et contenant déjà pas mal d’heures de jeu est disponible. Alors si l’anglais n’est pas un problème pour vous, et si vous aimez les bon RPG, foncez. Le jeu complet est actuellement en promotion à 30€ pendant encore quelques jours. Après il repassera à 40€ sur steam et GOG, ce que je trouve tout de même un peu cher même si on a clairement à faire à un jeu de qualité que l’équipe de développement à promis de le maintenir et continuer à l’améliorer.
Beau bordel… Il va vraiment falloir que je fasse un peu de tri dans ce sac à dos !
Voila. J’espère que vous avez apprécié ce méga billet « 4 tests en 1 ». Et je vous dit à l’année prochaine pour… Non je plaisante ! Enfin… j’espère que je plaisante.