Semblant sorti du nul part et trouvé totalement par hasard, voila un RPG que je n’attendais pas et qui pourtant me retient devant le PC depuis déjà de nombreuses heures… C’est bien simple, je crois que le dernier jeu de ce genre à m’avoir fait cet effet la est Risen, le premier, sorti il y a 10 ans maintenant…
Car Outward fait parti de ces RPG uniques, qui se démarque totalement des Oblivion ou des skyrim et autre « RPGs pour enfants » Mais qu’est ce qu’Outward à donc de si particulier ?
Une sauvegarde automatique permanente
La première grosse baffe de ce titre est le fait qu’il est impossible de sauvegarder. Le jeu sauvegarde en permanence. Il n’est donc pas possible de reprendre un combat qui à mal tourné, de modifier un choix hasardeux, ou de récupérer de l’équipement que l’on aura vendu ou égaré.
Du coup, la prochaine question que vous allez forcément vous poser et « qu’est ce qui se passe quand on meure ? ». Et bien on ne meure jamais vraiment. Mais tomber d’épuisement, ou gravement malade, ou assommé par un adversaire aura toujours des conséquences, très souvent fâcheuses, beaucoup plus rarement heureuses. Votre adversaire était un bandit ? Vous pourriez vous réveiller enfermé(e) après avoir été vendu(e) comme esclave. Une bête sauvage s’est révélée plus féroce que prévu ? Peut être qu’elle vous aura traîné dans sa tanière, persuadé que vous étiez mort(e) et avec la ferme intention de vous dévorer plus tard. Etc.
Même si il est souvent relativement facile de retrouver son équipement et de s’enfuir, vous aurez au moins perdu :
- Du temps ! Et certaines quêtes doivent êtres remplies dans un temps limité…
- De l’argent
- De la nourriture ou de l’équipement (pour vous rétablir après un réveil difficile)
- Votre localisation et vos repères ! (réveil dans un endroit probablement inconnu)
- Un peu de fierté aussi 🙂
Un aspect fabrication et survie bien développé
Si vous avez relu mon test de Risen, je lui reprochait un crafting bien trop limité. Ici au contraire vous allez pouvoir vous en donner à cœur joie. Que ce soit de l’équipement ou des recettes de cuisine, il y a énormément de choses qui peuvent être fabriquées. De plus, tout ce que vous ferez vous sera réellement utile. Non seulement pour le combat (objets à utilisation unique comme des pièges, le poison etc), mais aussi pour vos besoins car votre personnage devra manger, boire, dormir et adapter sa tenue au temps qu’il fait (chaleur importante, chute de neige…) sous peine de maladies ou de mort si vous faites trop n’importe quoi.
Me voila sous la neige, et la nuit tombe.
Il est aussi important d’entretenir son équipement courant (armes et vêtements), ce qui consomme du temps et donc de la nourriture si vous n’êtes pas chez vous ou dans une auberge. En parlant de l’équipement, et pour augmenter encore le côté « réaliste » du titre, sachez que tout à un poids et que vous serez évidement limité en fonction de la taille de vos poches et du type de sac à dos utilisé. (Et quand je dis que tout à un poids, je dis bien tout, y compris la moindre pièce de monnaie…)
Autre particularité très importante, si vous disposez bien d’une carte, aucun curseur n’indiquera votre position. A vous de trouver des points de repères bien visible (une montagne, un lac, une tour, de vielles ruines visibles de loin ou autre). Grâce à votre carte, à ces points de repères et à une boussole tout de même présente dans l’interface, vous devriez avoir une idée approximative de l’endroit ou vous êtes à un instant T. Cela ne fonctionne bien sur qu’a l’extérieur, si vous êtes perdu sous terre (la ou il n’y a plus la moindre carte) et bien… J’espère que vous avez pris de quoi boire et manger en attendant de retrouver la sortie 🙂
Heureusement que notre ville natale dispose d’un phare…
Un jeu parfaitement équilibré
Malgré tous les aspects « réalistes » indiqués plus haut ce jeu reste très accessible, et très « fun ». Certes il n’existe aucune carte pour les donjons, mais je n’ai encore jamais vu de souterrains trop complexes, au point de devoir tracer soi même un plan comme dans le bon vieux temps par exemple. De nombreux repères (torches, décorations, traces sur le sol etc) peuvent être utilisés pour s’orienter, ou au moins vite s’apercevoir que l’on tourne en rond.
Quand on commence le jeu, on est totalement fauché. (Et même endetté..). Des heures et des heures de jeu plus tard, j’ai certes un bien meilleur équipement, je dispose de plus de compétences, mais je suis presque toujours aussi pauvre. La tentation de fouiller, et d’aller visiter des endroits semblant dangereux est donc toujours aussi grande… Tout comme la peur de tomber sur des créatures beaucoup trop puissantes pour nous, ce qui arrive aussi très souvent. Quand cela se produit, dites vous bien qu’il n’y a pas de honte à fuir. Mieux vaut conserver son équipement pour un combat que l’on peut remporter, plutôt que de risquer de mourir et de se retrouver encore « ailleurs », blessé, perdu et affamé dans un lieu peut être encore plus dangereux que celui dans lequel on était.
Ici j’ai fait le ménage, c’est plutôt tranquille.
Un nombre de quêtes limité mais une vraie liberté
Contrairement à d’autres RPG, Outward ne multiplie pas les quêtes bidons. Et entre nous, avoir des dizaines de quêtes ouvertes dans son journal ne m’a jamais beaucoup intéressé.
Les quêtes secondaires ou « optionnelles » existent donc mais sont assez rares. Certains sont vraiment optionnelles, d’autres doivent en réalité absolument être réalisés dans un temps limité sous peine de GRAVES conséquences. Votre ville natale notamment peut se retrouver totalement rasée (adieu l’équipement stocké dans votre maison, adieu les formateurs et toutes les compétences qu’eux seul pouvait vous enseigner etc) si vous ne la protéger pas lorsqu’on vous le demande. (Revenez à Cierzo rapidement après avoir choisi une faction et on vous parlera de trois chefs de guerre à éliminer).
A l’exception des quêtes ayant un temps limite de réalisation, vous êtes absolument libre de faire ce que vous voulez. Trois factions très différentes peuvent êtres rejointes, chacune d’elle proposant ensuite sa série de quête spécifique. (Attention, une fois qu’une faction est choisie, il n’est plus possible d’en choisir une autre).
Un jeu à découvrir seul… Ou à deux !
Outward peut se jouer en solo et il est très bien ainsi. Mais vous avez aussi la possibilité de jouer à deux ! (En local avec écran splitté, ou en réseau). Attention, d’après la FAQ disponible sur le site officiel, le nombre de point de vie des adversaires est plus que doublé quand on joue à deux… Il y a aussi parfois plus d’adversaires. Bref, jouer à deux ne dois pas être impossible, loin de la. Mais si le but pour vous était de rendre le jeu plus facile, ce ne sera pas le cas 🙂
Trucs et astuces
En espérant vous avoir convaincu de tester ce jeu, voici quelques conseils rapides pour bien débuter…
- Faites le tutoriel ! Il est rapide mais permet de bien cerner différents aspects du jeu.
- Lorsque vous vous réveillerez chez vous à Cierzo, achetez un sac à dos (25pa) et une gourde d’eau (6pa). Prenez avec vous au moins un bandage, fabriquez un bâton de combat puis aller parler au garde à l’entrée. Il vous apprendra une compétence très utile avec une arme à deux mains (frappe lunaire). Puis retournez dans la ville et visitez la réserve (l’entrée se trouve dans la montagne, sous le phare). Servez vous et courez vers une sortie souterraine qui vous amènera directement sur la plage. La vous trouverez une personne blessée à qui il faudra donner le bandage. Cela vous permettra de compléter immédiatement la toute première quête et d’économiser 150 pa, une somme importante qu’il vaut mieux conserver pour acheter des recettes ou des compétences, surtout « remise en forme » disponible pour 50 pa auprès de l’entraîneur de Cierzo.
- Lisez bien la description des objets que vous trouvez. Il est parfois possible d’en déduire la recette de fabrication associée.
- Les différents types de thés ont des propriétés importantes, apprenez vite à les fabriquer
- Une morceau de viande grillée (ou un œuf cuit, et quelques autres recettes) permet de récupérer progressivement de la vie (statuts + en bas à gauche). Essayez de toujours avoir ce bonus actif. Sans cela, votre vie ne se régénère pas.
- Plus vous serez blessé et plus votre niveau de vie maximum diminue. En début de partie, ce n’est qu’en dormant que les niveau maximum de vie et d’endurance remontent. Plus tard, vous trouverez des recettes de plats ayant le même effet.
Conclusion
Au niveau graphique, Outward n’impressionnera personne. Il est même très loin des titres AAA récents. Mais il n’est tout de même pas moche, loin de la, et au moins il saura se contenter de configurations très modestes pour fonctionner.
On peut aussi lui reprocher un éditeur de personnage beaucoup trop limité, (mais personellement j’ai quand même réussi à faire ce que je voulais, et au moins on ne passe pas des heures à se demander si le nez n’est pas trop petit ou les yeux pas trop écartés), un nombre de PNJ un peu restreint dans les villes et parfois une impression de « vide » ou de manque de vie autour de soi. J’aimerai aussi un jeu plus « adulte » intégrant par exemple des romances comme dans Dragon Age et un ton général plus sombre etc.
Malgré cela, Outward dans sa version actuelle (il vient juste de sortir) est déjà un RPG à ne surtout pas rater. Ne serait ce que pour son réalisme poussé et la tension permanente que cela engendre lorsque vous avancez vers l’inconnu. Et lorsque vous vous détendrez enfin, à vous la liberté d’admirer le paysage (ou les étoiles la nuit). Car même si les graphismes sont effectivement indigne de 2019, le dépaysement, et parfois même l’émerveillement (lucioles dans le marais…) seront bien de la partie.
Si je devais donner une note ? Pour le moment ce serait un 17 ou un 18. En attendant de voir ce que donne la suite, car je n’ai pas encore du en faire le quart. D’ailleurs je vous laisse, j’y retourne !