Quand les majors formatent le cerveau des gamins de 4 ans

Ce matin je regarde avec ma fille un épisode de Mickey. Cet épisode s’appelle « Daisy, agent secret« . Tout est dans le synopsis : « L’agent Daisy se voit confier sa première mission d’agent secret : empêcher Pat d’obtenir la recette des gâteaux aux raisins de Clarabelle…  »

Forcément, déjà en entendant Daisy expliquer à ma fille de 4 ans et demi qu’il fallait absolument empêcher le méchant Pat de prendre la recette parce que sinon Clarabelle ne pourrait plus jamais faire de gâteaux, j’ai fait des bonds sur le lit. J’ai bien tenté d’expliquer à ma fille que si Clarabelle savait faire les gâteaux, elle n’avait plus besoin de la recette. Et que même si elle en avait encore besoin, elle pouvait très bien en faire une copie.

Jusqu’à la fin de l’épisode, l’apothéose vomitive où Clarabelle (la « gentille ») explique à Pat que s’il veut des gâteaux, il suffit qu’il vienne lui en demander (bein voyons…), j’ai bien senti que ma fille était un peu perturbée que son papa lui explique que le méchant avait raison de vouloir la recette, et que c’est Clarabelle qui était méchante de ne pas vouloir lui donner…

J’espère vraiment que, progressivement, par petites touches, je réussirai à lui expliquer tout ça. Si, arrivée à adolescence, elle n’est pas persuadée que le méchant était en fait le gentil, et inversement, j’aurai gravement foiré mon rôle de père 🙁

41 commentaires

  1. Fermeture Répondre

    Clarabelle est un personnage Disney, elle vit dans le droit d’auteur. Cette imbécile n’est pas fichue de filer une copie à Pat, ni même de s’en souvenir…

    Ca montre bien à quel point ce système de droits d’auteur est un système d’abrutis, et le pire, c’est qu’au lieu de devenir intelligents et de réfléchir, ils préfèrent rendre les autres aussi abrutis qu’eux dès la naissance…

    Vive la « culture » hein …

  2. Gilles Répondre

    Si je puis me permettre, ayant un fils de 5 ans, je trouve que tu veut lui inculquer des notions qui lui seront étrangères encore un bout de temps (droits d’auter, etc.).
    D’ailleurs, à mon avis, tu vois le mal là où il n’y en a pas.
    Que le scénario soit… limité, ok, pour des gamins de 3 ans ça le fait, mais pour le reste, y’a rien à voir, circulé.

    Je serai plus inquiet si on ressort ce discours au collège 😉

    Dans le même registre, mon fils « fait de l’informatique » en maternelle.
    Bah j’ai pas été voir s’il est sous Linux ou Windows ni ce qu’il fait, on va lui laisser un peu de temps avant de lui faire comprendre la différence 🙂
    Et je suis même sûr qu’il est sous MS mais bon… à 5 ans…

  3. hoper Répondre

    Il ne s’agit absolument pas d’expliquer les droits d’auteurs, et encore moins la différence entre le logiciel libre et propriétaire. Mais même à cinq ans, on peut savoir ce qu’est une copie. Savoir qu’une recette sur une feuille de papier (comme dans le dessin animé) ca ne prend que quelques secondes à dupliquer. On met la feuille dans la machine, on appuie sur le bouton, c’est fait.

    A partir de la, il est normal de poser la question. Pourquoi ne pas donner la recette ? Pourquoi le « méchant » de l’histoire devrait rester dépendant de la « gentille » pour avoir des gâteaux ?

    En classe, ma fille à déjà plusieurs fois cuisiné des trucs. Il n’est pas difficile de lui montrer que même si je lui prend la recette, cela ne l’empêchera pas de cuisiner. Et si cela peut lui donner le réflexe à l’avenir de toujours mettre en doute ce qu’elle verra à la télé, ce sera encore mieux.

    Après, la grande question est de savoir si les auteurs étaient conscients du message qu’il faisaient passer. Je me garderai bien d’affirmer quoi que ce soit, n’ayant pas regardé attentivement le reste de la série etc. Mais franchement, ils auraient pu choisir n’importe quoi comme objet à voler. Je trouve quand même particulièrement curieux qu’ils aient justement choisi l’une des rares choses qu’on peut dupliquer à l’infini. Et je continu à trouver certains dialogues vraiment très choquants.

    Mais vous êtes libre de croire qu’un dessin animé Disney peut sortir sans que son contenu soit soigneusement étudié par la firme…

  4. Gromimi Répondre

    Ce que l’histoire ne dit évidemment pas, c’est que peut être que Clarabelle aurait bien aimé arrondir ses fins de mois en vendant sa recette, alors que le vilain Pat ne souhaitait que la lui dérober sans payer un centime. On a bien compris que ce texte relance le sempiternel débat sur les droits d’auteur (ou de la propriété intellectuelle au sens large), qui continue à diviser le monde en deux catégories: ceux qui sont auteurs (textes, musiques, brevets) et qui en vivent – ou, du moins, qui essayent d’en vivre, et les autres.

    Les autres ne sont pas nécessairement des consommateurs passifs; ils peuvent être eux aussi des auteurs, qui, pour un certain nombre de raisons, se moquent (voire encouragent) que l’on se partage gratuitement leurs oeuvres. Ils sont très nombreux, probablement que vous en faites partie, mais ce n’est pas le cas de tous. Je pense très sincèrement que vouloir à tout prix rendre libre (au sens des transactions financières) le partage d’oeuvres de l’esprit n’est pas une bonne chose: il est toujours plus difficile d’innover que de reproduire. Car finalement, si le système ne vous permet pas (ou plus) de récompenser vos efforts créatifs, à quoi bon se casser le q?

  5. hoper Répondre

    @Gromimi

    Whaou… Et bein c’est sur que dans la vie, toi et moi on serait pas copain.
    Sincèrement je trouve ce passage tellement ahurissant que j’en reste un peu sans voix.

     » Je pense très sincèrement que vouloir à tout prix rendre libre (au sens des transactions financières) le partage d’oeuvres de l’esprit n’est pas une bonne chose: il est toujours plus difficile d’innover que de reproduire. Car finalement, si le système ne vous permet pas (ou plus) de récompenser vos efforts créatifs, à quoi bon se casser le q? »

    Que te dire a part que tu as faux sur toute la ligne ? Que plus rien n’est inventé à partir de rien, que TOUTES les inventions (au sens large, que ce soit un vaccin, une chanson, une recette de cuisine, un procédé X ou Y) ne viennent pas de rien, et que c’est uniquement en ayant la capacité de réutiliser ce qui existe déjà qu’on peut encore continuer d’avancer. Et oui, ce sont bien ces saloperies de brevets qui rendent toutes nouvelle invention de plus en plus compliqué.
    (Parcours un peu le web, c’est une évidence)

    L’argent n’est qu’une toute petite partie du problème. Il existera toujours de multiples façon d’en obtenir. Si je reprend l’exemple du dessin animé, clarabelle peut parfaitement donner la recette à tout le monde ET continuer à vendre des gâteaux tout fait (tout le monde n’a pas forcément le temps et les compétences nécessaires pour les fabriquer). Par contre, oui, tout le monde DOIT pouvoir savoir comment il sont fait. Ce qui compte avant tout, c’est de pouvoir librement accéder aux connaissances.

    Je crois sincèrement que tu dois toi même avoir le cerveau bien lavé. Que dire de « à quoi bon se casser le q? » Tu pense donc que la seule raison de créer et de pouvoir en tirer un profit financier ? Tu crois que les chercheurs qui cherchent un remede au sida ou à je sais pas quoi, leur principale motivation est le fric ?
    Que ce soit la principale (l’unique ?) motivation des connards qui vendront ensuite ce remède, je veux bien te croire. Mais en ce qui me concerne ces distributeurs vénales peuvent bien crever. Ceux qui sont important pour l’humanité, ce sont les gens qui crées PARCE QU’ILS ONT ENVIE DE LE FAIRE.
    Musiciens, inventeurs, cinéaste… On voit assez vite la différence entre une chose qui à été crée par passion, par envie, par besoin, et un truc uniquement crée pour le fric.

    Plus généralement, il y a les créateurs et les distributeurs.
    Ne confond pas les deux.

  6. Bill2 Répondre

    En fait, l’exemple de la recette est tout simplement mal choisi !
    Le but de l’épisode, c’était de montrer que ce qui est mal, c’est de voler !

    Pour un enfant de 5 ans, voler une voiture, un jouet, ou un bout de papier, c’est la même chose !
    Fallait pas chercher plus loin que ça !

  7. hoper Répondre

    J’ai déjà répondu plus haut. Mauvais choix ou choix intentionnel, libre à chacun de se faire sa propre opinion. Je pense vraiment que ce choix ne doit rien au hasard, mais je comprendrai que d’autre pense différemment. Au moins, et comme je l’ai la aussi déjà expliqué, cela m’aura donné l’occasion de commencer à faire réfléchir ma fille 🙂

  8. Bill2 Répondre

    Ben moi je pense que c’était pas intentionnel.

    Chez Disney, Pat est connu pour être le méchant.

    Ma fille, si une amie lui demande un bout de gâteau, elle acceptera de partager sans soucis.
    Par contre, si c’est la terreur de la cour de récrée qui vient lui demandé, je pense qu’elle lui refusera. Après tout, si elle commence à lui refiler son goûter dès qu’il le demande, elle finira par se faire racketter sans rien oser dire ….

    Vouloir partager, ça part d’un bon principe. Mais pour expliquer à des mômes que « voler n’est pas bien », même une recette peut faire l’affaire. Elle peut être considérée comme un secret partagé entre la mère et sa fille, et ça, c’est le genre de truc à briser le cœur d’une gamine, si on lui vole « son » secret.

    Après, effectivement, utiliser ce genre d’argument avec des collégiens, là, c’est du bourrage de crâne. Mais à 5 ans, non. A 5 ans, un enfant n’a pas la capacité d’abstraction nécessaire pour comprendre les enjeux qu’il peut y avoir derrière. Ce n’est pas pour rien qu’on dit que 7 ans est « l’âge de raison » … Avant, c’est vraiment trop tôt pour aborder de telles notions de droits de partage …

    Ok, ton gamin va réfléchir. Mais franchement, à 5 ans, je pense qu’il pense plus à se divertir devant la télé, plutôt qu’à échafauder de belles théories aussi avancées.

  9. hoper Répondre

    OUI, à 4 ou 5 ans ils sont trop jeunes pour réfléchir à tout ça. ET C’EST BIEN POUR CA QUE DISNEY EN PROFITE ! Parce qu’a cet age la ils ne peuvent pas avoir le recul nécessaire. Ils absorbent tout sans réflexions.

    Enfin, tout le monde le dit ici, Disney aurai pu choisir n’importe quoi. Pat aurait pu vouloir voler un collier ou n’importe quoi d’autre. Mais non, il a fallut que ce soit une recette de cuisine.

    Vous me trouvez parano ? Vous pensez que c’est un simple hasard ? Et bien moi je vous trouve bien naif.

    Quand on voit que même les adultes ne font toujours pas la différence entre le gâteau et la recette (non, ton enfant n’a pas à partager son goûter dans la cour d’école, c’est SON goûter). Je me dit que c’est vraiment pas gagné. En résumé, on à le droit de dire « C’est mon gâteau ». On ne devrait pas avoir le droit de dire « C’est MA recette ».

    Je ferai tout pour que ma fille comprenne ça un jour. Même si, encore une fois, quand j’observe ici même que ce n’est pas forcément acquis à l’age adulte, j’ai peur.

  10. Bill2 Répondre

    Mais bon sang, à 5 ans, on s’en tape que ce soit « une recette » !
    Le but, c’est déjà d’apprendre les notions de bien et de mal, et ce qu’est un vol !
    Quel que soit le vol en question !
    A 5 ans, un vol, c’est un vol, point barre.
    A 11 ans, ok, c’est du bourrage de crâne.

    Pour toi, je suis trop naïf. Pour moi, tu es trop parano.
    (Et merci, je sais encore faire la différence entre l’objet gâteau et la recette correspondante.)

    Mais là, faut pas vouloir chercher midi à 14h, la notion traitée est « le vol ».
    A 5 ans, y’a pas de différence entre un vol de bagnole, et un vol de recette. Dans les 2 cas, c’est « un vol », c’est pas bien. C’est tout ce qu’un môme doit savoir à cet âge, il n’a pas besoin de plus.

    Mais je suis d’accord, plus tard il devra comprendre que certaines actions sont stupide, et que dans cette histoire, le plus con des 2 est sans doute celui qui ne veut pas partager son « savoir » …
    (La notion de « savoir » étant réellement trop compliquée pour des enfants de 5 ans …)

  11. Gromimi Répondre

    @Hoper Eh bien OK, on serait probablement pas amis dans la vraie vie, mais personnellement je m’en fous. Le fait est que qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son: sachez qu’il y a des personnes qui ne sont pas d’accord avec vos propos, quand vous semblez faire comprendre qu’il est tout à fait naturel qu on ne souhaite pas la moindre rémunération de ce que l’on invente: parlez-en à Dider Barbelivien ou à la fille Goscinny, peut-être qu’ils ont des arguments plus subtils que les miens. Sinon oui , je reconnais qu’on ne crée jamais à partir de rien, je reconnais que la principale motivation de créer est l’envie de créer. Mais bon: imaginez qu’un type recopie texto le contenu de votre blog, dont vous êtes l’auteur, en fasse un livre et le vende sans vous payer la moindre royaltie. Ca vous plairait, vous?

  12. hoper Répondre

    « imaginez qu’un type recopie texto le contenu de votre blog, dont vous êtes l’auteur, en fasse un livre et le vende sans vous payer la moindre royaltie. Ca vous plairait, vous? »

    Si il arrive à le vendre (il devra faire une promotion béton pour ça 😉 alors oui, évidement que je serai content. Ce blog est bourré de coups de gueule, il décrit ma vision du monde et mon agacement par rapport à certaines politiques. Plus ces idées seront diffusées, et plus je serai heureux.

    J’ai indiqué dans les paramétrages de dotclear (je suppose que ça doit se retrouver quelque part dans le code des pages) que l’intégralité de ce blog est 100% libre de droit. Donc oui, tu peux légalement le recopier en intégralité et le vendre si ça te chante.

    Tu crois sincèrement que je pourrai d’un coté prêcher pour l’abolition totale des brevets, des droits d’auteurs (vus par les américains) d’un coté, et ne pas souhaiter que mes textes puissent être ré-utilisés de l’autre !?

    Tiens va lire ça par exemple :
    http://hoper.dnsalias.net/tdc/index

    Tu comprendra que des livres, j’en ai déjà écrit. Et il est bien évident que, comme tout le reste de ce que je peux créer d’une façon ou d’une autre (regarde les scripts présents sur ce blog etc), tout est 100% libre de droit, ré-utilisable à volonté. Je préfère, évidement, que la personne indique la source. Mais je n’y obligerai même pas. Quand une personne utilise un travail que tu as réalisé, voir si il cite l’origine ou pas est une bonne façon de faire le tri entre les gens bien d’un coté, et les connards de l’autre.

  13. hoper Répondre

    Oh, j’allais oublier… parce que ça aussi on dirait une belle perle. Quand tu parle de : « la fille Goscinny », tu parle de quoi ? Non parce, je ne sais pas qui c’est ni ce qu’elle fait. Mais il y a une chose dont je suis sur. C’est que « fils de » ou « fille de », ça non plus ça ne devrait pas exister en terme de droit d’auteurs. Si tu sous entend que cette fille devrait recevoir le moindre centime pour le travail de son père… C’est du délire !

  14. Gromimi Répondre

    C’est bien d’aller jusqu’au bout de vos idées, et je vous admire pour cela. Cependant, notez que si Beaumarchais a matérialisé le concept de droit d’auteur à l’époque du Siècle des Lumières, c’est probablement parce qu’il y avait une nécessité à ce qu’un tel concept soit reconnu. D’autres personnes ne sont pas aussi philanthropes que vous, et il ne semble pas a priori insensé qu’on puisse vouloir vivre de ses créations.

    Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit: si le souhait d’un auteur est que son oeuvre soit librement partagée, voire commercialisée par un tiers sans qu’il en reçoive le moindre picaillon, c’est son droit le plus strict: il s’inscrit dans le droit qu’a l’auteur de pouvoir faire ce qu’il veut de son oeuvre. Cela est aussi valable pour l’inventeur qui ne souhaite pas vivre de son invention en publiant un brevet: il existe toujours les publications défensives. Encore faut-il qu’un auteur ou qu’un inventeur puisse pouvoir encore faire ce choix, et il me semble que vous militez CONTRE cette possibilité. C’est en cela que ne suis pas d’accord.

    Sinon, pour reprendre la phrase de votre premier post parlant du libre accès à la connaissance, vous devez savoir qu’il existe depuis longtemps des domaines où il ne peut pas y avoir ni brevetabilité, ni droits d’auteur incluant le paiement de royalties. Tout au plus on peut parler de paternité, mais c’est tout. Je pense notamment à ceux relatifs aux sciences exactes, puisque c’est le domaine que je connais le mieux; donc grosso-modo, les théorèmes et les équations.

    Mais la notion de connaissance est vaste: le principe de Hamilton ou le théorème de Fermat sont utiles à la science; en est-il de même pour la formule du Coca ou de la recette du Canelé Baillardran (petit gâteau à base de rhum qu’on trouve sur Bordeaux)?

    Ah oui je viens de lire votre dernier post à propos de la fille Goscinny: je me doutais que vous alliez la vouer aux gémonies. En fait, elle protège (entre autres) le travail de son père, qui est aussi le patrimoine de sa famille. Elle a probablement tort?

  15. hoper Répondre

    « si Beaumarchais a matérialisé le concept de droit d’auteur à l’époque du Siècle des Lumières, c’est probablement parce qu’il y avait une nécessité à ce qu’un tel concept soit reconnu. »

    Et un truc utile à cette époque le serait forcément aujourd’hui !?

    Désolé mais d’après ce que je lis partout, ce « droit d’auteur » à été profondément modifié, et instrumentalisé (notamment par les majors). Ce concept qui devait à l’origine protéger les auteurs les enferme aujourd’hui totalement, au point qu’ils ne peuvent même plus choisir eux même comment leur œuvres doivent être diffusées. (les plus grand moyens de diffusions étant sous le contrôle total des majors en question). Même sur Internet ils se font censurer par ceux la même qui sont censés les protéger. Bref, on ne va pas tout ré-écrire et tout ré-expliquer ici, encore une fois, il suffit de (re)lire les articles de Numérama par exemple sur les cinq dernière années, je pense que ce sera déjà assez instructif…

    « En fait, elle protège (entre autres) le travail de son père, qui est aussi le patrimoine de sa famille. Elle a probablement tort? »

    Je ne connais absolument pas le détail de cette histoire, mais oui, elle à très probablement tord. Tout dépend de ce que l’on met derrière le mot « protéger ».
    Si il s’agit par exemple d’empêcher que quelqu’un publie largement une version modifié de l’œuvre de son père, en essayant de salir sa mémoire, de lui faire « dire » des choses qu’il n’aurait jamais voulu dire, oui, il est normal qu’elle agisse.

    Mais dans à peu près tous les autres cas de figure, elle n’a absolument rien à dire. Comprenons nous bien, un auteur vivant n’a pour moi déjà pas le droit d’empêcher que son œuvre soit largement diffusée (à partir du moment ou il a lui même lancé la diffusion). Alors un auteur mort !!! Il est MORT. Son travail appartient à toute l’humanité, et certainement pas à sa fille.

    Si elle veut de l’argent, alors elle fait comme tout le monde, elle se sort les doigts du cul et elle essaye de se trouver un vrai travail. Mais se « battre » pour toucher de l’argent parce que son père à eu du succès en tant qu’auteur, mais putain c’est du délire !

    Moi mon père il travaillait au secrétariat d’un complexe hospitalier. J’ai droit à combien ? Et quand il sera mort ?

    Les gens normaux, ils travaillent pendant un mois, et à la fin du mois ils ont un salaire (ou alors ils sont artisans et peuvent être payés à l’acte etc). Mais le moins suivant, si on veut encore des sous, et bien on retourne travailler.
    Explique moi pourquoi il faudrait que ce soit différent pour les artistes et leur descendance ?

  16. Gromimi Répondre

    « Et un truc utile à cette époque le serait forcément aujourd’hui !? »

    Dans ce domaine je ne vois pas pourquoi ça ne serait plus utile: le progrès technique évolue, certes, mais là il s’agit d’une notion profondément humaine. Et l’humain n’évolue pas aussi rapidement que le progrès technique.

    « Désolé mais d’après ce que je lis partout, ce « droit d’auteur » à été profondément modifié, et instrumentalisé (notamment par les majors). »

    Vous lisez, c’est bien, faites-vous une opinion par vous même d’après votre expérience. Les majors sont le mal incarné, tout le monde le sait, alors que les gentils artistes sont de pauvres victimes. Pourtant une liste (certes courte) d’artistes se sont prononcés il y a quelques années clairement en faveur d’Hadopi (la liste ici: http://www.pcinpact.com/news/44327-… ). Vous remarquerez que ce ne sont pas les plus mauvais, encore que ce soit une affaire de goût. Ils ont bien sûr été conspués quasi-unanimement par les internautes. Ce que l’on ne dit pas, c’est que cette liste était probablement plus longue, mais que pour pleins de raisons, il valait mieux ne pas y figurer: il fallait vraiment être fou pour se déclarer ouvertement en faveur d’Hadopi, et ne pas avoir peur de la critique et de l’insulte.

    J’ai aussi le souvenir que Juliette, la chanteuse à texte affichant ouvertement des convictions communistes, a déclaré un jour à la TV que « les majors, il fallait cesser de leur taper dessus, car ils faisaient un excellent travail ». La vérité est que les uns ont besoin des autres pour vivre: c’est ce qu’on appelle dans le jargon des biologistes une relation symbiotique. Chacun y trouve son compte.

    « Alors un auteur mort !!! Il est MORT. Son travail appartient à toute l’humanité, et certainement pas à sa fille. »

    Sûrement pas, ce serait trop facile. Quand vous travaillez, vous travaillez aussi pour vos enfants et votre descendance (les ayant droit). Le droit d’auteur protège l’auteur et ses ayant droit 70 ans après son décès; cela a même été prolongé puisqu’avant 1993 c’était « seulement » 50 ans après.

    « Les gens normaux, ils travaillent pendant un mois, et à la fin du mois ils ont un salaire »

    Vous semblez sous-entendre que seuls les salariés (voire les indépendants) peuvent revendiquer le fait d’être normaux, et vous en excluez les artistes et les créateurs? Je pense aussi aux intermittents du spectacle. Ce n’est pas sympa pour eux. Pourtant c’est vrai, le travail d’un artiste ne ressemble pas vraiment au travail d’un salarié, ni dans les horaires, ni dans la charge de travail. La prétention de créer un oeuvre qui emballe le public est énorme; les idées viennent quand elles peuvent et surtout pas quand on les attend (lire par exemple http://www.nowpublic.com/culture/ye… ). Enfin on pense toujours à ceux qui réussissent, on oublie trop souvent ceux qui s’essayent et qui se plantent (je pense au cas de Bastien Lallemant)

    « Mais le moins suivant, si on veut encore des sous, et bien on retourne travailler.
    Explique moi pourquoi il faudrait que ce soit différent pour les artistes et leur descendance ? »

    Votre papa a, durant sa vie, constitué un patrimoine qui vous reviendra de droit à sa mort: les droits d’auteur, s’il peut en jouir, font partie de ce patrimoine par le biais de l’héritage.

    Pour reprendre votre question, vous ne percevez des droits d’auteur qu’à partir du moment où votre oeuvre (musique, BD, livre, ce que vous voudrez) est diffusée. Si elle cesse de l’être, vous ne percevez plus rien. Ce cas de figure arrive dans bien des cas: par exemple, quand elle n’a pas la faveur du public, ou quand elle devient ringarde. A l’inverse, si votre oeuvre a du succès et vous rapporte de l’argent, qu’est-ce qui empêche un quidam de profiter de l’aubaine en créant des clones de cette oeuvre (ou des version légèrement modifiées) et en les vendant pour son propre compte? C’est justement la paternité que vous avez sur votre création: elle vous confère tous les droits sur elle, à l’exception de toute autre personne. Sans ce garde-fou, n’importe qui pourrait allègrement se faire du fric sur votre dos alors que vous avez fait tout le boulot: ce serait dégueulasse, non? Enfin, je pense que vous ne serez pas d’accord, mais j’attends vos arguments. Bonne soirée il est déjà tard…

  17. hoper Répondre

    « Vous lisez, c’est bien, faites-vous une opinion par vous même d’après votre expérience »

    C’est précisément ce que je fais. Un exemple parmi d’autre (il faut aller lire aussi mon compte rendu de visite à l’assemblée nationale pour mieux comprendre ma réaction).

    Mon expérience justement, me montre que je vis dans un pays totalement non démocratique. Et oui, ça me dérange un peu.

    « Pourtant une liste (certes courte) d’artistes se sont prononcés il y a quelques années clairement en faveur d’Hadopi « 

    Est-ce vraiment la peine que je commente ? CINQUANTE DEUX. Franchement… Qu’est ce que j’en ai à battre de ce que l’autre abruti de Johny Halliday peut bien penser (si tant est qu’il soit capable de penser tout court). Ils étaient 52, on était 60 millions. Les lois ne sont pas censés protéger l’intérêt général plutôt que les intérêts de quelque uns ? Et je t’en prie, ne va surtout pas essayé de m’expliquer que « sans ces artistes, on aurait plus de musique en France »

     » Ce que l’on ne dit pas, c’est que cette liste était probablement plus longue, »

    Tu parle de cette liste la ?

    Qu’est ce qu’on s’était marré… Contrairement à ce que tu pense il était (et c’est toujours le cas) beaucoup pour dangereux pour les artistes d’afficher ouvertement leur opposition à hadopi plutôt que le contraire. Je te rappel que la plupart sont pieds et poings liés par contrat. Certains, un peu plus libres, le font quand même

    « les majors, il fallait cesser de leur taper dessus, car ils faisaient un excellent travail […] Chacun y trouve son compte. »

    Mais sérieusement ! Renseigne toi ! Au pif ici. La seule chose pour laquelle ils sont vraiment bons, c’est pour pomper tout le pognon. La oui, il faut leur reconnaître une certaine efficacité. Un exemple la. Et puis allez, un autre pour la route.

    Cela fait des années que je parcours le web sur ce sujet, je pourrai te sortir des dizaines de liens, au contenu tous plus scandaleux les uns que les autres. Mais toi les majors, tu les défend parce que… « Une femme à dit à la télé un jour qu’ils étaient pas si méchant ». Whaou. Respect pour un argument aussi béton.

    « Sûrement pas, ce serait trop facile. Quand vous travaillez, vous travaillez aussi pour vos enfants et votre descendance »

    Oh la ça va déraper… On arrive donc maintenant à l’apologie du capitalisme.
    Et bien non, je ne travaille pas « pour ma fille » et encore moins pour mes petits enfants. Bien sur, je dois payer les factures et lui offrir un cadre épanouissant. Je travaille pour lui payer de bonnes études, lui permettre de démarrer « normalement » dans la vie (alors que certains commence à travailler avec moins que rien, ayant du emprunter pour étudier). Mais je trouverai anormal qu’une grosse somme d’argent leur tombe tout cuit dans le bec juste parce que son papa vient de mourir.

    Si je comprend bien, tu trouve au contraire normal le principe de l’héritage. As tu déjà réalisé que sa conséquence obligatoire est l’aggravation exponentielle des inégalités ? Parce que oui, il est toujours plus facile d’investir et de gagner beaucoup d’argent quand on commence avec quelques milliards sur le compte en banque. Milliards que le papa à gagné grâce aux millions que le grand-père avait transmis etc.

    Un jour qui ne sera pas fait comme un autre, les 99% de la population qui se partage 1% des richesse vont aller demander des comptes aux 1% qui eux ont les 99% restants. Ce jour la, je serai avec les 99% de gens très en colère. Il est clair que tu sera avec ceux d’en face. Je te préviens gentiment qu’il y aura peut être de ton coté des moments assez difficile à passer…

    Mais pour en revenir au sujet, je ne vois toujours pas pourquoi les artistes, les intermittents du spectacle etc ne devraient pas être traités comme n’importe qui d’autre. Ils organisent des spectacles et ont un publique ? Ils sont payés. Ils veulent encore de l’argent ? Il montent un autre spectacle. Ils se vautrent et n’attire plus les foules ? Et bien qu’ils changent de métier. Personne sur terre n’a la sécurité de l’emploi, pourquoi serait ils plus à l’abri que les autres ? (eux et leurs enfants, et leur petits enfants et….)

    « si votre œuvre a du succès et vous rapporte de l’argent, qu’est-ce qui empêche un quidam de profiter de l’aubaine en créant des clones de cette œuvre (ou des version légèrement modifiées) et en les vendant pour son propre compte? « 

    La diffusion massive de l’information fonctionne dans les deux sens, donc le publique saura toujours ou se trouve l’original et ou est la copie. Surtout, le savoir et le savoir faire sont deux choses très différentes. Internet ne peut diffuser que le savoir, pas le savoir faire. Connaître la recette d’un gâteau ne suffit pas pour le réussir à coup sur (loin de la). Un exemple. Je suis comique et je fais des spectacles type « one man show ». quelqu’un récupère le film de mon spectacle, se dit que mes vannes sont bonnes, et qu’il suffit qu’il les sortent lui même sur scène pour se faire de l’argent (sans avoir passé 6 mois à écrire ce texte donc, on est d’accord).

    Connaître le texte ne suffit pas pour faire rire. Tout comme il ne suffit pas de connaître une chanson pour être capable de la chanter correctement. Il est donc assez probable que la tentative échouera, par manque de talent. Si la copie est moins bonne que l’originale, les gens continueront d’aller voir le véritable auteur.

    Maintenant supposons que le « copieur » ai un vrai talent, et réussisse à faire rire. Le publique lui pardonnera peut être une fois ou deux d’avoir entièrement pompé son texte chez moi, mais je doute que ça puisse durer longtemps. Et puis, cette personne devrait rapidement ressentir le besoin de faire quelque chose qui vienne de lui, et il finira par se mettre à écrire.

    Au final, mon travail m’aura toujours permis de vivre (ces spectacles à Marseille ne m’auront privés d’aucun spectateurs sur Paris par exemple). Et j’aurai permis à un autre artiste de se lancer. Super. Je pense sincèrement que si j’écrivais des blagues pour un spectacle, elles seraient aussi libres que le contenu de ce blog.

  18. Bill2 Répondre

    Tu es « contre l’héritage » ?
    Euh, imagine, tu as un accident de bagnole avec ta femme.
    Il advient quoi de tes enfants et de ta maison par exemple ?
    Tu trouves ça anormal que tes enfants héritent de ta maison ?

    Autant sur le droit d’auteur, je suis d’accord. Un mec mort depuis 70, c’est anormal que sa famille touche de la tune dessus (mais bon, les sociétés qui vendent le truc en touche aussi, sans doute beaucoup trop !)
    Autant sur la succession d’un bien matériel, je trouve ça normal que les enfants en héritent. Sinon, ça reviendrait de droit à qui ? A l’état ?

  19. Val Répondre

    On parle bien du même dessin animé qui raconte aussi qu’une montgolfière peut aller dans l’espace ? pfuhu

  20. hoper Répondre

    @Bill2
    « Tu es « contre l’héritage » ? »

    Je serai beaucoup plus nuancé que ça. Je pense d’ailleurs que la situation actuelle n’est pas si mauvaise, même si il faudrait une espèce de plafond. Actuellement, l’état prélève déjà une bonne partie de ce qui est transmis.

    Dans ton exemple, accident de voiture etc, l’héritage ne rentre jamais en ligne de compte. Tout ce qui est à moi appartient aussi à ma femme. Si je meure, elle ne va donc pas hériter de mes biens, ils lui appartiennent déjà, il n’y a aucun problème.

    L’héritage, le vrai, devrait être limité oui. Laisser UNE habitation à son enfant, pourquoi pas. Mais cinq villas, un compte en banque bien garni et les rennes d’une société coté en bourse, personnellement oui je trouve que c’est injuste. Après, je me rend bien compte que le problème n’est pas simple. La seule chose « simple » qu’on pourrait mettre en place serait un truc du genre « pas plus de 500.000€ (c’est un exemple hein) par enfant. Et oui, le reste reviendrai à l’état, comme c’est déjà le cas pour une partie de l’héritage. Évidement, pour que ce soit acceptable, il faudrait que l’état utilise intelligemment l’argent acquis. Qu’il travaille pour le bien du peuple, et pas contre lui. Si c’est pour pouvoir donner plus de millions à hadopi, ou payer plus de rolex aux membres du gouvernement, ce n’est évidement pas une bonne idée. Peut être que limiter l’héritage serait une mauvaise idée au final, je n’en sais rien. Mais en tout cas je ne considère pas comme « acquis et normal » que tout ce que l’on gagne doive nécessairement aller à ces enfants et à ses petits enfants, tout simplement parce que c’est une source importante d’inégalités.

    @Val
    « On parle bien du même dessin animé qui raconte aussi qu’une montgolfière peut aller dans l’espace ? »

    Et le rapport est ?

    On est dans un dessin animé, je me fiche que Dora fasse fuir le « vilain nuage d’orage » (qui veut lui pleuvoir dessus) en chantant une chanson. Par contre, si dans un dessin animé je vois un « gentil » qui explique que « Les mamans ça doit rester à la maison pour s’occuper des enfants, et les papa ça doit aller travailler » ou que « Tous les enfants doivent avoir un papa et une maman, et surtout pas deux papas ou deux mamans parce que ce n’est pas normal » la oui ça me dérange. Pas toi ?

    @Gromimi

    J’avais oublié un truc… Moi je dis zéro, les scientifiques disent 14 ans. Pourquoi aujourd’hui on en est à 70 ? Voir beaucoup plus en réalité grâce à d’habiles tours de passe-passe de nos amis les « ayants droits » ? (A lire aussi la page de wikipedia sur le sujet)

  21. Gromimi Répondre

    On pourrait discuter durant des heures à démonter chacun de nos arguments respectifs, que ça ne ferait pas avancer le schmilblick d’un iota: de toute façon vous vous moquez de ce que vos écrits ne vous rapportent rien, parce que vous n’avez pas besoin d’eux pour vivre. Vous avez très probablement un boulot à coté, et vous écrivez sur votre temps libre.

    Je fais certes l’apologie du capitalisme, vous faites l’apologie du communisme: nous ne sommes évidemment pas faits pour nous entendre. Sans atteindre le point Godwin, on sait par où cette politique a mené les régimes qui la pratiquent. Et ce, précisément parce que la plupart des gens n’ont jamais été prêts pour cette idéologie, très belle sur papier au demeurant.

    En revanche, vous allez me dire que Linux, les logiciels GPL phares (Apache, OpenOffice, The Gimp…), certains titres sous creative common, sont de beaux exemples de réussite du monde pratiquant cette idéologie. Mais c’est probablement parce que ceux qui peuplent ce monde sont des intellectuels de haut niveau, qui ont eu à faire un choix à un moment donné : ce choix implique forcément le renoncement volontaire à s’enrichir en diffusant ses oeuvres. Oui je sais qu’on peut vendre du GPL, c’est le cas de Xchat (ou de QCad, logiciel de dessin technique), mais j’estime que ce sont des cas très particuliers. Et Jamendo propose un système de financement des oeuvres en Creative Common, mais j’estime que c’est une misère.

    Pour en revenir au choix, il faut que ces personnes soient dans le même cas que vous pour être en mesure de le faire librement: ils n’attendent pas après pour recevoir des pépettes, car ils ont une sécurité par ailleurs. On prêche moins facilement la bonne parole le ventre vide, à moins peut être de s’appeler Bouddha ou Jésus Christ?

  22. hoper Répondre

    La, je pense qu’on est d’accord sur pas mal de points. Le communisme, tel qu’il à été appliqué, à donné des résultats catastrophiques. C’est ce qui fait généralement penser que le capitalisme actuel, avec tous ces défauts, reste ce que l’on à trouvé de mieux.

    Je suis personnellement plutôt dubitatif, et je me demande si dans 40 ou 50 ans, on ne constatera pas que le résultat final de ce système (crises économiques, révoltes…) ne sera finalement pas plus glorieux. L’avenir nous le dira.

    En attendant :

    * Clarabelle pouvait donner sa recette ET continuer à vendre des gâteaux :p (différence savoir/savoir faire etc)

    * Si un créateur (au sens large) à aujourd’hui le ventre vide, que je fasse une copie de son travail ou que je m’en prive ne changera strictement rien pour lui. Que je refuse de payer ou que je sois dans l’incapacité de le faire, il restera le ventre vide tant qu’il ne changera pas de métiers ou de modèle économique.

    * Je veux bien acheter un gâteau. Mais Je n’achèterai jamais une recette. Et je te t’assure que personne ne pourra jamais me contraindre à le faire.

    * L’intérêt général devra toujours primer sur des intérêts particuliers.

  23. Gromimi Répondre

    Quoi vous dire, sinon que tous vos arguments jusqu’au dernier (qui me rappelle une phrase issue de la série Star Trek) sont réfutables point par point? Que Clarabelle n’a pas d’intérêt à diffuser une recette qui lui confère sa notoriété de patissière pas plus que Dany Lary ou Bernard Bilis ou n’ont d’intérêt à diffuser les secrets de leurs tours les plus extraordinaires, qu’une oeuvre que vous copiez sans le consentement de son auteur lui fera gagner un procès pour contrefaçon et donc lui fera gagner de l’argent, que vous (ou vos parents) avez forcément été amenés à un moment donné de votre vie à débourser pour votre éducation, et que finalement, vous semblez implicitement cautionner le fait que le budget de la recherche sur les maladies orphelines soit réduit à peau de chagrin?

    Je vous souhaite bonne journée

  24. hoper Répondre

    « Que Clarabelle n’a pas d’intérêt à diffuser une recette qui lui confère sa notoriété de pâtissière »

    Quelle notoriété ? Celle d’une pétasse égoïste ? Si elle est réellement bonne pâtissière, elle peut en inventer autant qu’elle veut. C’est la différence entre un Chef cuisinier qui crée de nouvelles recettes toutes les semaines, et un gars dans son coin qui essaye désespérément de simplement en suivre une. Nos avis divergent tellement à ce sujet, que j’ai pas l’impression de parler à quelqu’un de la même planète.

    « qu’une œuvre que vous copiez sans le consentement de son auteur lui fera gagner un procès »

    Hahahahahahaa…. merci pour ce moment de franche rigolade. Dans le pire des cas, il gagnerait un procès. Mais je peux t’assurer que jamais il ne pourrait y en avoir un deuxième. NOUS avons les technologies qui nous permettront désormais de rester LIBRE. Ce sont les lois qui devront s’adapter, et certainement pas l’inverse.

    Pour être encore plus clair, je suis près à soutenir les artistes (pas les crétins hein, ceux qui ont compris que l’intérêt général primait) mais les « ayants droits », je les emmerde.

    « que finalement, vous semblez implicitement cautionner le fait que le budget de la recherche sur les maladies orphelines soit réduit à peau de chagrin? »

    Ou est ce que j’ai écrit ça !? Tiens en voila une bonne idée. Plutôt que de transmettre les fortunes accumulés aux enfants et aux petits enfants, pourquoi ne pas en faire automatiquement profiter la recherche ?

    Oui bonne journée aussi. Dépêchez vous d’arrêter de lire ce blog, après tout le temps c’est de l’argent. Vite, quoi que vous décidiez de faire, il faudra bien que ça rapporte d’une façon ou d’une autre. Moi j’ai rendez vous dans une heure. Un petit tour au tmplab ou j’ai plutôt l’intention de donner que de prendre. (Peut être que j’en parlerai dans un prochain billet… ou pas). Quand vous voyez des gens s’entraider, des associations se monter, des gens qui n’ont que le RSA mais qui se mobilisent quand même pour fournir des repas aux sans abris ou à ceux qui ont encore moins qu’eux, ça vous fait quoi au juste ? envi de vomir ? Vous vous dite que ce sont des abrutis ?

  25. Gromimi Répondre

    « Quelle notoriété ? Celle d’une pétasse égoïste ? Si elle réellement bonne pâtissière, elle peut en inventer autant qu’elle veut. »

    Ce n’est pas si sûr: au bout d’un moment, la source se tarit. Il arrive qu’un artiste ne soit connu que pour un titre réussi, les autres ayant passé complètement à la trappe (au hasard: Patrick Hernandez, Marie Myriam). La même chose évidemment pour la littérature.

    « qu’une oeuvre que vous copiez sans le consentement de son auteur lui fera gagner un procès » .

    Le mot « copiez » est mal choisi, il s’agit là plutôt de plagier, de contrefaire. Grosso-modo, de la rediffuser sans le consentement de son auteur, afin de se faire des sous avec. Je ne parlais pas du téléchargement illégal, où je suis ok avec vous: on ne peut pas indéfiniment faire des lois qui punissent quelque chose que tout le monde peut faire maintenant très facilement.

    « Pour être encore plus clair, les ayants droits, je les emmerde. »

    voila qui a le mérite d’être clair!

    « que finalement, vous semblez implicitement cautionner le fait que le budget de la recherche sur les maladies orphelines soit réduit à peau de chagrin? »

    Vous ne l’avez pas écrit, vous le cautionnez en expliquant que l’intérêt du plus grand nombre l’emporte sur celui de quelques uns. Par définition, les maladies orphelines sont des maladies tellement rares qu’elles n’intéressent pas la recherche médicale, qui préfère plancher sur les différents cas de cancers. L’exemple est peut être mal choisi, c’est le premier qui m’est venu à l’esprit.

    Au final, quand on affiche publiquement une opinion (que ce soit sur son blog ou autre) on peut s’attendre à rencontrer du monde possédant des opinions totalement contraires. Il faut être sport, savoir écouter ses arguments, et surtout ne pas céder à la tentation de lui faire comprendre que c’est un pauvre con.

    Bonne journée quand même

  26. hoper Répondre

    « (au hasard: Patrick Hernandez, Marie Myriam). La même chose évidemment pour la littérature. »

    Super, j’aime cet exemple. Et donc ? Parce que Marie Myriam à eu du succès UNE FOIS dans sa vie (pour l’anecdote, mes parents m’avaient offert le 45T à l’époque et c’est un titre que j’aime toujours) elle devrait gagner de l’argent toute sa vie !? Mais c’est quoi ce monde de bisounours ? Désolé mais cela fait très longtemps qu’elle ne devrait plus rien toucher en rapport avec cette chanson.

    Si j’écris un super programme dans mon entreprise (qui officiellement appartient donc à l’entreprise, qui peut donc légalement m’empêcher de le diffuser comme je l’entend, qu’ils aillent se faire foutre) c’est pas pour ça que je toucherai de l’argent la semaine d’après ! Évidement qu’elle doit faire un autre métier, et j’espère pour elle que c’est le cas depuis le temps !

    « Vous ne l’avez pas écrit, vous le cautionnez en expliquant que l’intérêt du plus grand nombre l’emporte sur celui de quelques uns. »

    Désolé j’avais mal compris l’exemple. Et bien il me semble que c’est ce qui se passe non ? Je veux dire, il y a sûrement beaucoup plus d’argent actuellement dépensé pour trouver un remède au cancer que pour ces maladies la non ? Objectivement, je ne vois rien de vraiment choquant à cela… L’idéal serait bien sur de pouvoir augmenter le budget de la recherche indéfiniment, mais puisque ce n’est pas possible, autant se concentrer sur les maladies graves et qui touchent le plus de monde. Je n’ai effectivement rien à redire à ça.

    « Il faut être sport, savoir écouter ses arguments, et surtout ne pas céder à la tentation de lui faire comprendre que c’est un pauvre con. »

    Jusqu’à présent, je me trouve plutôt zen. Mes réponses me semblent construites et argumentées (voir même sourcées quand je prend le temps d’ajouter d’ajouter les liens qui vont bien). J’avoue que le « pas avoir intérêt à diffuser blablabla » m’a sérieusement agacé. C’est un peu vite oublier qu’on a tous intérêt à vivre ensemble à la base. Mais bon, si vraiment il doit y avoir les riches d’un coté, les pauvres de l’autre, ceux qui ont le pouvoir et la connaissance d’une part, et ceux qui devraient venir quémander des miettes de l’autre, c’est clair qu’on à pas la même vision du monde.

  27. vincent Répondre

    Merci à toi Hoper pour tous les commentaires que tu as mis et la patience que tu as eux pour exprimer tes opinions je dis chapeau. Pour ma part j’ai globalement la même vision des chose que toi, de plus je pense qu’on ne pourra pas vivre éternellement dans une société de surconsommation quand je vois des gens dépenser 800€ pour le dernier iTruc alors que l’ancien a à peine, quand je vais à la déchetterie et que je vois des PC jetés parce qu’ils rament trop ou parce qu’ils sont « laits » la société de consommation me dégoute. Je suis effaré de voir tout ce qui est gaspillé et qu’il y en a qui se plaignent de ne pas en avoir assez pendant que la moitié de la planète à du mal à se nourrir. Quand je vois les plus grosses richesses sont détenues par même pas 10% de la population mondiale je ne vois pas comment ont peut oser défendre le capitalisme.

  28. hoper Répondre

    « je ne vois pas comment ont peut oser défendre le capitalisme. »

    Amen. Qu’on vienne m’expliquer qu’il est difficile de faire mieux, je veux bien. (Mais ça n’empêche pas d’essayer !). Mais qu’on trouve ce système juste et équitable, alors la non, vraiment, je peux pas.

  29. Ludo Répondre

    Je suis assez d’accord avec toi, l’exemple de la recette est particulièrement mal choisi s’il était question de faire une leçon de « bien et mal » concernant le vol…mais peut-être que l’auteur du scénario a lui même baigné tout petit dans le copyright au point de ne pas faire la différence entre un bien matériel et une idée. Et pourquoi donc Clarabelle ne veut-elle pas partager se recette ? Pour ceux qui pense que le vol immatériel est un lieu commun, je les invites à lire cet article
    http://www.portail-ie.fr/actualites

    Quand aux « artistes », leur statut commence à ma gonfler, qu’ils soient payés à la production comme n’importe quel travailleur et le problème sera réglé. L’oeuvre n’a pas de public ? qu’importe il a été payé pour la créer. Ou alors, on est tous des artistes et quand on travaille mieux que prévu (car on ne fait pas le tube de l’été quand on le décide) qu’on soit payé pendant des années pour avoir été inventif, et que les enfants de nos enfants en profitent jusque 70 ans après notre mort !

    Nous sommes dans une société ou le travail est une denrée rare, ou le taux de chômage n’a jamais été aussi élevé; je crois qu’au delà de toute idéologie sur la propriété intellectuelle il serait temps de repenser la place du citoyen dans la société, de déconnecter le revenu du travail qui fait défaut. Ou alors on continue a se marcher les uns sur les autres en conspuant celui qui s’en sort mieux parce qu’il était au bon moment, au bon endroit (quel mérite !).

  30. hoper Répondre

     » peut-être que l’auteur du scénario a lui même baigné tout petit dans le copyright au point de ne pas faire la différence entre un bien matériel et une idée. »

    C’est tout à fait possible 🙁 Et merci pour le lien 🙂

  31. Bruine Répondre

    Il ne faut pas laisser les enfants de moins de 10 ans devant la TV, C’est tout, et même après de toutes façons : la TV c’est la lobotomie.
    http://www.youtube.com/watch?v=NvMN
    (je trouve certains arguments complètement fallacieux mais ça n’empêche pas d’entendre le message)

    Première fois que je tombe sur ce blog, et j’en suis baba déjà. ^^
    merci 🙂

  32. Gilles Répondre

    J’ai pas lu les comm. après celui d’hoper suite à mon dernier, mais je pense qu’on parle d’enfants de 5 ans et de Disney.
    Ca finit mal là LOL

    Donc je repars sur ma suite.
    Hoper : mon fils de 5 ans ne sait pas ce que c’est qu’une photocopieuse (il aurait vu ça où ?).
    Et je sais que les scénarios de Disney sont étudiés mais pas sur ce plan je pense.
    Plus sur le plan « pas de sexe ni de violence ».
    Et pour avoir vu BEAUCOUP d’épisodes de cette série, je n’ai rien trouvé qui partait en vrille en défendant le capitalisme ou autre.

  33. hoper Répondre

    « mon fils de 5 ans ne sait pas ce que c’est qu’une photocopieuse (il aurait vu ça où ?). »

    T’a pas un scanner et une imprimante !? Un scanner ça vaut 20€ (le miens on me l’a offert). Une imprimante, c’est pas la ruine non plus. Bref, ça fait 10 ans que je peux faire ça chez moi. Même mes parents savent le faire, c’est dire 🙂

    « Et je sais que les scénarios de Disney sont étudiés mais pas sur ce plan je pense. »

    Voici notre principal sujet de désaccord. Comme je l’ai écrit plus haut, vous me trouvez un peu parano, et je vous trouve un peu naif :p Après, l’argument selon lequel l’auteur serait tellement lobotomisé lui même qu’il n’est juste plus capable de faire la différence entre un bien matériel et un bien immatériel est tout à fait plausible aussi.

    « Et pour avoir vu BEAUCOUP d’épisodes de cette série, je n’ai rien trouvé qui partait en vrille en défendant le capitalisme ou autre. »

    Ca je te l’accorde. Il faudrait que je vérifie (heu… non ça va pas le faire) mais je pense que tu as raison sur ce point et qu’il s’agit probablement d’un cas assez isolé. Heureusement !

  34. ostefan Répondre

    Bonjour,
    tous les points de vue se défendent mais bon, c’est quand même une maison magique complétement assujettie à la volonté d’une souris qui ne porte qu’un slip.
    les majors auraient-il la volonté de tous nous foutre à poil?

    D’abord Clarabelle est une vache, hormis sa recette, elle a un tour de main, un savoir-faire que Pat (Hibulaire c’était son nom avant) n’a pas forcément.

    La recette s’apparente plus à un brevet, un process de fabrication, qu’à un droit d’auteur.

    Là où je rejoins Hoper, si cette recette est si compliquée que cela, Clarabelle (la vache) devrait en faire des backups.
    Un accident est vite arrivé. Willy le géant ou Butch le chien, pourrait lui bouffer son papier sans même s’en apercevoir…

  35. hoper Répondre

    Je n’avais (pour une fois !) pas pensé aux backups. Mais tu as tout à fait raison. La nécessité de faire des sauvegardes fait aussi partie de la morale de l’histoire 🙂

  36. Nicolas Répondre

    « Tout au plus on peut parler de paternité, mais c’est tout. Je pense notamment à ceux relatifs aux sciences exactes, puisque c’est le domaine que je connais le mieux; donc grosso-modo, les théorèmes et les équations. »

    J’imagine que tu as du lire, que les maths n’étaient pas brevetable. Et bien, c’est bidon. Il suffit d’y ajouter les « mots magiques ».

    Un algo de compression n’est pas brevetable sauf si on dit qu’il sert à diminuer la taille d’un fichier ou diminuer le besoin de bande passante. Le format de fichier mp3 est breveté en Europe. La moyenne est breveté en traitement d’image !

  37. Thibault Répondre

    Si on considère que la propriété privée est « le mal » de l’humanité alors on peut voir que 75 % (au pif) des histoires de Disney tournent autour de ça, avec bien sûr toujours le sempiternel « méchant » voulant s’approprier le bien du « gentil ».
    Je pense comme toi qu’il y a de la propagande chez ces gens et comme Bruine qu’il ne faut pas laisser les enfants devant la télé, à moins d’y être accompagné par un adulte pour au minimum contextualiser

  38. vincent Répondre

    Ce genre de truc me rapelle les dessins animés des Etats Unis qui faisaient de la propagande anti-communiste pendant la guerre froide. Dans ces dessins animés la propriété, l’egoisme, l’appat du gain et le capitalisme sont encouragés contre la dictature de Staline. Effectivement vu comme ça si on associe communisme avec Staline tout de suite le message pro-capitaliste passe mieux.

  39. Gromimi Répondre

    Bon alors pour être bref: @Nicolas, les maths ne SONT PAS brevetables ni protégeables de quelque façon que ce soit. Je n’ai rien dit en ce qui concerne l’algorithmique. Un algorithme n’est pas un théorème ou une équation, et ça peut se protéger ou se breveter dans les pays admettant le brevet logiciel.

    @Vincent: allez donc voir en Chine, à Cuba ou en Corée du Nord si j’y suis. Comme il a dû être déjà dit, le capitalisme n’est pas le meilleur des systèmes, mais c’est peut être le moins pire. Sur papier, l’idéologie communiste est très belle, mais dans la réalité historique, on sait ce que cela a donné.

    Maintenant, je veux bien m’amender en précisant que le logiciel libre ou la licence creative common sont de très belles réalisations issues de cette idéologie, et que tout n’est pas à jeter. Cela, à condition que les personnes publiant sous GPL ou sous CC le fassent intelligemment et en pleine connaissance de cause.

    Pour reprendre le thème initial de la discussion: il semble exister un vide juridique sur la paternité d’une recette de cuisine. Ca ne se protège pas (pas plus qu’un théorème de maths) et ça ne se brevette pas. Donc si Clarabelle se fait voler sa recette de gâteau, elle ne peut légitimement pas porter plainte!

  40. laurent Répondre

    Si j’adore ce site et suis à 99% d’accord avec hoper (je suis circonspect sur l’intentionnalité de la morale sur le copyright), j’apprécie aussi énormément le fait qu’une discussion entre un mec clairement de gauche et un autre clairement de droite puisse se faire aussi proprement, avec par-ci par-là un «je le concède», quasi-impossible sur la scène publique ou même des AG de fac.
    Sinon sur le fond de l’histoire, je trouve ça cool qu’hoper puisse commencer à ouvrir tôt l’esprit de ses gosses sur les problématiques du monde numérique, et que pour moi il n’y a pas grand’ chose qui soit ‘trop tôt’. Quand on sait qu’en dépit de la règlementation un nombre faramineux d’enfants d’une dizaine d’année —voire moins— ont déjà un compte facebook…

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