3615 My life
Cela fait des années que tous les jeux se ressemblent. Je vais sûrement encore passer pour un vieux con, mais elle est loin l’époque de l’Amiga, ou des jeux sous MSDOS. Je parle de l’époque où les plus grosses ventes étaient des vraies merveilles d’inventivité. Elite, Défender of the crown, Lemmings, Populous, UFO, Moonstone, Croisière pour un cadavre, Another World, Elvira, Extase, Syndicate etc, etc… Tous ces jeux mélangeaient habilement plusieurs gameplay. La stratégie était souvent aussi importante que les réflexes. Tous ces titres étaient uniques, addictifs, profonds, mélangeant et inventant de nouvelles manières de jouer. Comparez avec les FPS ou les RTS actuels, tous copiés les uns sur les autres, et vous verrez qu’on a perdu un truc quelque part. Depuis quand, on n’a pas vu un jeu comme les premiers Fallout ? Alors ok, on a encore de quoi s’amuser avec les Deus Ex et certains « gros » RPG. Mais combien de fois vous allez recommencer Skyrim ? 1 fois ? 2 fois ? UFO j’avais du le refaire plus de 10 fois. Et ce n’est rien par rapport aux heures que j’ai pu passer sur des titres comme Master of Orion 2 ou Elite…
Le vrai sujet de ce billet
Et justement, c’est un peu d’Elite dont il est question aujourd’hui. Et plus précisément d’un de ces nombreux « clones »… qui n’en est pas un. Je m’explique. Si je veux vous parler aujourd’hui de « Space Ranger 2« , c’est justement parce que, comme les vénérables ancêtres cités plus haut, ce jeu mélange allégrement de nombreux type de gameplay. Le résultat final est particulier, mais il a déjà au moins le grand mérite de ne ressembler à aucun autre.
Un jeu purement solo où vous n’êtes pas seul
Space ranger 2 reboot, on va dire SR2R à partir de maintenant, est un jeu où le joueur a son vaisseau spatial et fait un peu ce qu’il veut avec. Commerce, piraterie, exploitation minière, exploration etc. Dans la plupart des jeux de ce type, on finit assez fréquemment par se sentir seul, quelque soit le nombre de vaisseau de transport « générique » que l’on croise durant ses voyages. L’une des très grande force de S2R2 est qu’il ne semble pas y avoir de vaisseau générique. Chaque vaisseau a son pilote, chaque pilote son objectif, ses amis, sa cargaison à livrer etc. Si le propriétaire d’un vaisseau de transport vous appelle à l’aide pour vous débarrasser d’un pirate, soyez certain de réussir à le descendre avant d’accepter, car si vous ratez votre coup, ce pirate n’oubliera pas que vous l’avez attaqué. Ces amis le sauront également assez vite. De la même façon, une personne que vous avez déjà aidé aura beaucoup plus de chance de venir vous aider ensuite que si vous l’avez vous même laissée en plan etc.
La galaxie dans laquelle on évolue est attaquée par une race agressive et très avancée technologiquement. Les renforts s’organisent, les pilotes tels que vous, essayent de ralentir leur progression, de défendre les planètes attaquées, voir de libérer celles qui sont tombées. Libre à vous de participer ou non à ces assauts (au début, vu votre puissance de feu, ce n’est vraiment vraiment pas recommandé…) mais dans tous les cas, l’état de la galaxie évolue, avec ou sans vous, et on a un vrai sentiment de « vie ». Tous les jours, les nouvelles arrivent en provenance des différents systèmes. Telle planète est tombée, telle autre est attaquée, telle autre a un besoin urgent de médicament (et donc, oui, les prix d’achat des médicaments doivent être intéressant). Si une flotte de vaisseau parvient à libérer une planète, et que vous avez participé d’une façon ou d’une autre aux opérations, vous serez invité comme les autres sur la planète en question pour fêter sa libération. En résumé, toute action aura des conséquences directes et indirecte pour vous, mais aussi pour tous les autres « vies » générées par la machine.
Des missions génériques qui ne le sont pas
Ce ne sont vraiment pas les occupations qui manquent dans ce jeu. Explorer un trou noir pour voir ou il vous emmène, réaliser un petit vol furtif en bordure d’une zone de combat pour récupérer des cargaisons et pièces d’équipement flottant dans l’espace (si possible appartenant à l’adversaire afin qu’elles puissent être analysées), miner des astéroides, explorer des planètes à l’aide de sondes etc… Mais si rien de tout cela ne vous tente, vous pouvez aussi réaliser des missions « officielles » pour les différentes races. Une bonne manière de gagner de l’expérience, et de vous amuser un petit peu. Car si les missions ne sont dans le fond que des quêtes basiques du genre ‘prends ça là et emmènes le là », ou « trouves tel vaisseau et fais le disparaître », elles sont toujours présentées de façon beaucoup plus amusante et intéressante.
Je vous donne un exemple. Une race extra-terrestre modèle « peace and love », m’explique qu’un diplomate humain a oublié l’un de ses outils dans sa chambre lors d’une récente visite. Un truc appelé « brosse à dent ». Les extra terrestres ont étudié l’objet, compris (ou cru comprendre…) son usage et son fonctionnement, l’ont « amélioré » et vous envoie rapporter cette brosse à dent améliorée et désormais unique au monde à son propriétaire, et ainsi renforcer les liens existants entre les deux peuples, bla bla bla. Vous prenez la brosse à dent, vous la rapportez sur terre et là le gars vous explique que cet « oubli » était parfaitement volontaire, qu’il s’agissait d’un appareil pour espionner l’autre race. Il récupère quand même la brosse à dent, l’ouvre, découvre que sa capacité mémoire a été considérablement augmentée, mais que forcement la nouvelle puce ne contient plus la moindre information, et qu’il vont devoir (encore) tout recommencer. Toutes les missions « Fedex » ont des background de ce genre. Amusant, décalé etc. De la même façon, on ne vous enverra jamais détruire un autre vaisseau sans vous expliquer précisément ce que le pilote a fait, pourquoi il est recherché etc. Que du bonheur 🙂
Au moins quatre gameplay totalement différents
Mais ce n’est pas tout. Deux autres type de missions sont proposées. Le premier type vous emmènera à la surface, pour commander (et piloter) des robots de combats. Ce jeu se transforme alors en un RTS très simplifié (pas de récupération de ressources), mais pas totalement inintéressant. L’autre type de mission vous demandera de faire des choix lors de minis aventures textuelles, dans le genre des livres dont vous êtes le héros. Ajoutez à cela le gameplay principal (voyage dans l’espace en deux dimensions et son côté plus stratégique en tour par tour) et celui très orienté action du passage dans les trous noirs où il faudra détruire un vaisseau ennemi avant de pouvoir en sortir, et vous avez là, quatre gameplay totalement différents dans le même jeu.
Dans la vie rien n’est parfait
Alors non, SR2R n’est sûrement pas parfait. Objectivement, aucun de ses aspects n’est vraiment très bon. Même le meilleur des quatre, celui du « pilotage » du vaisseau en 2D, reste bien trop basique. J’aurai aimé avoir plus de choses à gérer, l’énergie qu’on aurait pu allouer aux moteurs, aux armes ou au bouclier. J’aurai voulu pouvoir mieux planifier mes déplacements lors des attaques, avoir le choix entre différents modes de pilotage (plutôt orienté attaque ou défense). J’aurai aimé aussi que le coté « RPG » et le développement du pilote soit un peu plus complet. (6 compétences seulement). La phase action dans les trous noirs est plus pénible qu’intéressante. Les missions à la surface (RTS avec des robots) sont trop longues (et franchement pas évidentes) et certains joueurs finiront forcément par les éviter. Mais il n’en reste pas moins qu’à condition de bien maitriser l’anglais, SR2R est un jeu prenant, avec un univers spécifique et surtout bien vivant. Et, qu’une fois lancé, vous aurez bien du mal à décrocher. L’effet « allez, je fais juste ce dernier trajet » est bel et bien bien présent, et c’est au milieu de la nuit que vous réaliserez que le réveil sera compliqué le lendemain matin.
Un jeu à coté duquel je suis en tout cas content de ne pas être passé. Car une nouvelle version « HD » devrait très bientôt voir le jour. Surtout, il me permet de patienter et de penser (un peu) à autre chose qu’à XCOM, Enemy Unkown qui sort vendredi en France. Un jeu que j’attends depuis pratiquement 20 ans, et sur lequel je vais me précipiter comme si c’était le dernier jeu avant la fin du monde 🙂
Ça a l’air bien sympa 🙂
Par contre, je ne suis pas tout à fait d’accord avec ton introduction… depuis que le dématérialisé est devenu une réalité (un comble non ? ;)) le nombre de jeux indépendants explose… et les concepts originaux avec ! 🙂
Je n’ai toujours pas assez de temps pour jouer… mais juste ce qu’il faut pour me tenir informé d’un bon nombre de perles (j’ai fait découvrir Dwarf Fortress à mon collègue il y a peu… il ne dort presque plus à cause de ça :p, Project Zomboid qui propose de la vraie survie dans un monde en fin de vie, Planetary annihilation qui reprendre la suite de Total Annihilation en proposant d’envoyer des astéroïdes pour anéantir des planètes, Cortex Command qui invente quasiment tout un concept de stratégie/action/gestion, et je ne parle même pas des sorties sur smartphone/tablet qui voient de temps de vraies concepts originaux !).
Tout ce qu’il faut, c’est surtout éviter les sources d’info trop grand public (jeuxvideo.com… entre autre ;)).
Pour ma part je traîne pas mal sur http://indius.fr/, kickstarter, http://www.outofeight.info/… et puis bcp de recherches google suite à l’annonce d’une vente prochaine sur Desura, Steam Green light ou les bundle type https://www.humblebundle.com/
Bref… sisi le jeu vidéo va bien… TRES bien… tout ce qu’il faut c’est sortir des carcans habituels qui continue de faire du FIFA 20XX, Resident Evil XV342 et compagnie…
Bonnes nuits blanches à toi ^_^
En réalité, les jeux au gameplay d’exception, dont tu sembles être très friands, ont simplement moins de visibilité que les blockbuster comme CallOf et cie. Mais les bons jeux existent!
Sinon SR2R ressemble à la série X qui existe depuis la nuit des temps (X3: Albion Prélude est le derniers opus, sorti récemment).
C’est vrai. Vous avez raison tous les deux. Je dois passer à coté de beaucoup de jeux réellement originaux. Pire, le manque de temps (pour s’informer, tester…) n’est pas la seule raison à cette impression que j’avais de ne voir que des copies. Si je ne vois que des nouvelles versions de Resident Evil, Civilisation et compagnie, c’est surement en grande partie de ma faute. Après tout, si toutes ces copies sont développés, c’est bien parce que la majorité des joueurs, dont je dois hélas faire parti, les réclament et les achètent…
LordFPL : Merci pour les liens, je vais aller voir tout ça de près.
lildadou : Je connais les X. J’avais passé pas mal de temps sur X2, mais je n’ai jamais réussi à accrocher au 3. L’absence du cockpit…
Mais SR2R est vraiment différent des X. Il est beaucoup plus vivant et plus « rapide ». Un trajet ne prendra jamais plus d’une ou deux minutes dans la vraie vie. Rien à a voir donc avec les trajets de la série X. Chaque station, chaque planètes propose un équipement légèrement différent, et les services proposés différent totalement d’un type de station à un autre. Il faudra par exemple aller sur des stations commerciales pour réaliser des études de marché, emprunter ou déposer de l’argent sur des compte rémunérés etc. Il faudra aller sur des stations scientifiques pour faire analyser les équipements ennemis récupérés, sur des stations de la force « ranger » pour monter en grade en échange des « nodes » récupérés, dans les stations militaires pour obtenir des réparations à prix cassé ou un meilleur équipement, dans les stations médicales pour obtenir des drogues boostant votre personnage… Bref, tous ce qui existe dans l’univers de SR2R à une utilité, et il est vaste !
Sinon, je viens de tomber la dessus : http://starcitizen.robertsspaceindustries.com/ ce jeu ne sortira pas avant au moins deux ans (et encore, à condition de réunir les millions nécessaires), mais c’est très prometteur…